Ils provoquent l'autisme, ils nuisent au système immunitaire… Une spécialiste répond à 4 idées fausses sur les vaccins
"L’enfant doit acquérir l'immunité avec les vaccins pour se protéger", rappelle la professeure émérite en immunologie Brigitte Autran.
Des nombreuses rumeurs circulent au sujet de la vaccination. A l’occasion du sommet mondial sur la vaccination, qui se déroule le 12 septembre 2019 à Bruxelles, la professeure émérite en immunologie à la faculté de médecine de la Sorbonne Brigitte Autran* répond à quatre affirmations trompeuses, propagées notamment par les militants anti-vaccins. Décryptage.
Franceinfo : Multiplier les vaccins nuit-il au système immunitaire des enfants ?
Brigitte Autran : Les réponses sont colligées sur le site Vaccination info service de la Haute autorité de santé. Il faut se rendre compte que le système immunitaire est fait justement pour pouvoir répondre à de très nombreuses infections en même temps. C’est particulièrement le cas du nouveau-né, car le nouveau-né, quand il est dans le ventre de sa mère, ne reçoit pas de stimulation et tout d’un coup, quand il sort, quand la mère a accouché, l'enfant est soumis à des milliards de stimulations. Donc le système immunitaire, particulièrement celui du bébé, est fait pour ça.
Deuxièmement, les associations de vaccins qui sont recommandées ont toutes été testées pour vérifier qu’elles donnaient bien les mêmes réponses immunitaires lorsque les vaccins sont combinés par rapport à celles lorsqu'ils sont injectés tout seuls.
Les vaccins peuvent-ils causer l’autisme ?
C’est une rumeur qui a plus de vingt ans. Elle a été lancée malheureusement par un médecin britannique frauduleux, le docteur Wakefield, qui a été radié du Conseil de l’ordre des médecins britanniques pour fausse rumeur. Il y a eu un procès et il a été vérifié qu’effectivement, c'était des fausses rumeurs. Depuis, il n’y a jamais eu d’éléments médicaux valables associant l’autisme à la vaccination.
L’immunité innée est-elle suffisante pour faire face aux maladies ?
Non, absolument pas. Il ne faut pas oublier qu'avant que les vaccins existent, les nouveau-nés mouraient de façon extrêmement fréquente. Le vaccin permet justement aux nouveau-nés d’acquérir la défense immunitaire qui va leur permettre de se protéger.
Il y a un exemple qui est encore extrêmement valable aujourd’hui, lié à la coqueluche. La coqueluche est une infection fréquente en France et dans les pays développés qui peut tuer un enfant de moins de 1 an. C’est une maladie extrêmement grave chez l’enfant de moins de 1 an. C’est la raison pour laquelle on vaccine très rapidement contre la coqueluche, dès l’âge de 2 mois. C’est la preuve que de nombreuses infections sont extrêmement graves et que l’enfant doit acquérir l'immunité avec les vaccins pour se protéger.
Est-ce l’hygiène qui a permis la disparition des maladies infectieuses (et non les vaccins) ?
Bien sûr, l’hygiène a joué un rôle considérable et continue à jouer un rôle considérable dans la disparition des maladies infectieuses. Mais l’hygiène toute seule ne suffit pas. Donc, c’est l’hygiène et les vaccins, ou les vaccins et l’hygiène qui permettent de contrôler et de faire disparaître l’infection et leurs risques mortels.
* La déclaration de liens d'intérêts de Brigitte Autran est consultable sur le site de la Haute autorité de santé (en tapant son nom dans "Recherche de bénéficiaires").
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