: Vidéo Michel Cymes dénonce les déserts médicaux en France
À la question “La santé mentale est-elle vraiment prise en compte dans les cabinets ?” Michel Cymes répond qu’il est du devoir d’un médecin de voir quand son patient ne va pas bien : “Le meilleur moyen de traiter quelqu’un qui va mal, c’est de commencer par parler, de l’écouter, c’est de la psychothérapie et non pas de lui donner un psychotrope qui va l'assommer”. Le médecin regrette le problème de prescriptions des psychotropes, parfois de manière automatique, notamment envers les jeunes patients. “Quand un jeune ne va pas bien, et il y en a beaucoup qui vont mal aujourd’hui, on le sait, on a tendance à lui prescrire très facilement des médicaments”. La vraie solution serait une prise en charge par un professionnel de la santé mentale. Mais à cette conclusion, Michel Cymes souligne un autre problème dont souffre le domaine médical en France : la pénurie de personnel soignant.
Une prise en charge médicale de plus en plus difficile en France
Pour le médecin, l’une des grandes causes de ce désert médical, qui s'est installé en France, remonte aux années 1970. Il serait lié au “numerus clausus”, soit l’idée de limiter le nombre d'étudiants à se former à une discipline, ici la médecine. La solution serait “de mettre en place plus de maisons de santé. Il faut qu’on autorise les infirmières de pratique avancée, c’est-à-dire à se former pendant 2 ou 3 ans pour avoir de meilleures compétences et que les médecins acceptent de lâcher un petit peu”, affirme Michel Cymes. Car si le manque de médecins se ressent en ville, la situation est plus complexe en campagne. “C’est quelque chose de complètement fou. On est l’un des pays les plus riches au monde et malgré tout, on ne peut pas avoir des rendez-vous avec un médecin”. Et le manque se fait encore plus ressentir chez les médecins spécialistes. “C’est encore pire et il va vraiment falloir qu’on se sorte de ce marasme sanitaire, et très vite” ajoute-t-il.
Des solutions actuellement inexploitables
À cela, plusieurs pistes pourraient permettre à la France de sortir de cette situation, mais elles sont difficilement exploitables selon Michel Cymes. C’est le cas des médecins de l’étranger : “Le problème, c’est qu’il faut que leur diplôme de médecin soit reconnu par la France”. Car si le médecin étranger est diplômé en dehors de l’Europe, comme “l’Algérie ou d’autres pays qui ne sont pas reconnus par la France vont exercer en France”, il sera payé moitié moins par rapport à un médecin français pour des compétences équivalentes.
Contraindre les jeunes médecins à s’installer dans les déserts médicaux n’est pas non plus une solution. Pour Michel Cymes, un changement des “règles du jeu pour ceux qui rentrent dans la filière médicale” serait envisageable. “Si je suis un jeune qui veut entrer dans la filière médicale, et qu’on me dit “voilà, les règles du jeu sont celles-là, vous serez obligé d’aller donner quelques années de votre temps dans un désert médical”, je sais qu’à la fin de mes études, j’aurai besoin de faire ça et à moi de choisir si j’y vais ou si j’y vais pas”.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.