Sarkozy veut réformer le collège unique et faire travailler davantage les profs

Nicolas Sarkozy le promet : s'il est réélu le 6 mai prochain, l'école sera "la priorité" de son second quinquennat. En meeting à Montpellier (Hérault), mardi 28 février, le président-candidat a détaillé sa vision de l'école, basée sur deux principes : "le mérite" et "l'exigence". Et deux propositions principales : inciter les enseignants à travailler davantage, et individualiser les parcours via une réforme du collège unique.

• Que les profs travaillent plus pour gagner plus

C'est une promesse qu'il avait déjà faite en 2007 : pour "revaloriser" la profession d'enseignant, Nicolas Sarkozy souhaite que les professeurs travaillent plus pour gagner plus. Car le chef de l'Etat l'affirme : "Les enseignants ne sont pas assez présents dans les établissements." "Comment faire alors quand il n'y a pas d'argent pour embaucher ? Comment faire, quand pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs ? Il n'y a qu'une seule solution, faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage."

Nicolas Sarkozy propose donc, "sur la base d'un strict volontariat", qu'un professeur puisse être présent au collège ou au lycée 26 heures par semaine (contre 18 heures aujourd'hui pour un professeur certifié), et gagner 25% de plus en contrepartie. Soit une augmentation du temps de présence de 44%, pour une revalorisation salariale de 25%.

Selon une enquête du ministère de l'Education nationale de 2008, les enseignants travaillent actuellement 39 heures et 54 minutes par semaine, consacrant notamment 8 h 50 à la préparation des cours et 5 h 24 à la correction des devoirs. Des heures la plupart du temps effectuées en dehors de l'établissement, au domicile du professeur. 

• Individualiser les parcours en réformant le collège unique

Autre promesse déjà faite en septembre 2007 dans sa "lettre aux éducateurs", que Nicolas Sarkozy réitère aujourd'hui : "réformer le collège unique". Souhaitant individualiser les parcours, le président sortant veut que les élèves choisissent une première orientation spécifique en classe de quatrième. "Nous devons passer de l'école pour tous à l'école pour chacun", plaide-t-il.

Il propose également que les enseignants soient davantage "polyvalents" en sixième et en cinquième, pour enseigner d'un côté les matières littéraires et de l'autre les matières scientifiques. Un professeur pourrait ainsi plus régulièrement enseigner le français et l'histoire-géographie, et un autre les mathématiques et les sciences naturelles, "ce qui permettrait de réduire le nombre d'enseignants."

• Relever le niveau du bac

Le chef de l'Etat estime par ailleurs que vouloir supprimer le baccalauréat serait une "erreur". "Le baccalauréat doit être la mesure de la capacité à suivre un enseignement supérieur et, pour garder une valeur, il doit refléter une exigence plus élevée."

Pour cela, "moins d'options, moins d'épreuves facultatives, des notes sans doute éliminatoires dans les disciplines fondamentales, davantage de place accordée au contrôle continu, un tronc commun encore plus important pourraient constituer les axes d'une réforme utile. Le temps est venu d'en débattre."

• La fin du non-remplacement d'un professeur sur deux en maternelle et en primaire

Dernière piste, avancée par son entourage en marge du meeting cette fois : mettre un terme, pour la maternelle et pour la primaire, à la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Car "c'est là qu'il faut concentrer la lutte contre l'illettrisme, avec l'objectif que pas un élève ne quitte le primaire sans maîtriser la lecture", précise-t-on dans l'équipe de campagne du président-candidat.