Des greffes d'utérus bientôt en France
Après la transplantation réussie d'un utérus en Suisse, en octobre 2014, ayant permis à une femme de donner naissance à un petit garçon, la France se penche à son tour sur la question. Un rapport devait être présenté mardi à l’Académie de médecine.
La transplantation d'utérus concerne les femmes qui n’ont pas d'utérus à la suite d'une malformation à la naissance ou qui ont subi une hystérectomie, une ablation de l'utérus pour des raisons médicales. Le plus souvent ce sont des femmes jeunes qui veulent avoir des enfants et qui sont prêtes à recevoir un utérus. Mais pour cela il faut des donneuses.
Le don d’utérus
Il existe plusieurs solutions pour récupérer un utérus. Le professeur Jean-Marc Ayoubi, gynécologue, chef de service de la maternité de l'hôpital Foch à Suresnes, qui travaille sur le sujet explique que son équipe et lui étudie "la transplantation utérine sous tous ses aspects. A partir d’un donneur vivant, à partir d’une personne ayant bénéficié d’une ablation, et éventuellement à partir d’une patiente en état de mort cérébrale. "
En Suède, au moins huit femmes ont fait don de leur utérus de leur vivant. "Nous avons beaucoup concerté avec l’équipe suédoise et nous avançons sur le sujet. Nous n’avons pas encore l’autorisation des instances ni le cadre législatif et nous attendons avec impatience le rapport de l’académie de médecine. "
Une greffe complexe
En France, le don d’organes à partir d’une personne vivante est possible si elle ne met pas en cause la vie du donneur et il y a des critères très stricts à respecter.
Si la naissance après une transplantation utérine a redonné espoir à beaucoup de femmes, le professeur Jean-Marc Ayoubi insiste sur le fait que c’est une opération très complexe. La femme ayant reçu un utérus doit prendre un traitement pour éviter le rejet de l'organe transplanté qui peut provoquer une naissance prématurée, mais il augmente aussi le risque de survenu de cancer ou d'hypertension. "Nous aurons besoin de temps pour affiner cette technique et l’améliorer, " explique le Pr Jean-Marc Ayoubi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.