Pour la première fois, une sonde spatiale a "touché" le Soleil
Dans la journée du 28 avril, la sonde a pu faire trois "entrées" dans la couronne solaire, dont une fois pendant cinq heures.
Elle ne s'est pas brûlé les ailes. La sonde spatiale Parker, lancée en 2018, est entrée dans l'atmosphère du Soleil, a annoncé l'American geophysical society mardi 14 décembre, lors d'une conférence de presse. Il s'agit d'"un moment monumental pour la science solaire et une prouesse remarquable", a commenté (lien en anglais) l'administrateur associé de la Direction des missions scientifiques de la Nasa, Thomas Zurbuchen.
C'est la première fois qu'une sonde "touche" le Soleil, en pénétrant dans la couronne solaire, ce halo lumineux jusqu'alors inexploré, notamment en raison de ses températures peu hospitalières : jusqu'à 2 millions de degrés.
"Non seulement cet accomplissement nous permet d'approfondir nos connaissances sur l'évolution du Soleil et son impact sur notre système solaire, mais tout ce que nous apprenons au sujet de notre étoile nous en apprend également sur les autres étoiles qui se trouvent dans l'univers", s'est réjoui Thomas Zurbuchen.
Au-delà du "point d'Alfvén"
L'exploit scientifique s'est produit le 28 avril, mais il a fallu plusieurs mois pour recueillir et traiter les données transmises par la sonde Parker. Michael Stevens, astrophysicien au Center for Astrophysics, Harvard & Smithsonian qui participe à la surveillance et à l'analyse de ces informations données, explique ainsi dans un communiqué (lien en anglais) qu'"une partie fondamentale" de cette mission était de pouvoir mesurer si "le vaisseau spatial [avait traversé] la limite extérieure [du Soleil], que les scientifiques appellent le point d'Alfvén". Or, jusqu'à présent, ces derniers ne savaient pas exactement où se trouvait cette frontière.
"Si vous regardez des photos du Soleil en gros plan, vous verrez parfois ces boucles ou ces poils brillants qui semblent s'en détacher, mais qui se reconnectent ensuite, explique-t-il. C'est la région dans laquelle nous avons volé ; une zone où le plasma, l'atmosphère et le vent sont magnétiquement liés et interagissent avec le Soleil." Au cours de ces vols, les données recueillies ont permis aux scientifiques de confirmer que ce point d'Alfvén n'entourait pas l'étoile comme une bulle, mais de manière irrégulière, explique la Nasa. "Découvrir où ces protubérances s'alignent avec l'activité solaire provenant de la surface peut aider les scientifiques à comprendre comment ce qui se passe à la surface du Soleil affecte l'atmosphère et le vent solaire", poursuit l'agence.
Dans la journée du 28 avril, la sonde a pu faire trois "entrées" dans la couronne solaire, dont une fois pendant cinq heures, détaille cet article publié dans la revue scientifique Physical Review Letters (lien en anglais). Son objectif pour la suite de la mission ? Continuer à s'approcher de la surface de l'étoile, note la Nasa.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.