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Des start-up "plumées" par l'Etat ?

Des créateurs de start-up françaises montent au créneau pour dénoncer la réforme de la fiscalité. Ils ont lancé un mouvement sur les réseaux sociaux baptisé "les pigeons, mouvement de défense des entrepreneurs français". Ils seraient déjà près de 30.000 à avoir rejoint la page Facebook. Dans leur ligne de mire, la réforme de la taxation sur les cessions d'entreprises.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Autre)

Dans le
viseur de ces patrons : le projet de loi de finances. Il répond à la promesse
de campagne de François Hollande de rééquilibrer fiscalité du travail et du
capital. Pour ce faire, les plus-values réalisées lors des ventes d'actions
d'une entreprise seront soumises au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Une mesure qui provoque
l'indignation chez les entrepreneurs de start-up. Les jeunes pousses actives sur les métiers des nouvelles
technologies exigent de leurs fondateurs de longues heures de travail
modestement rémunérées, mais acceptées dans l'espoir de toucher le jackpot lors
de la revente de l'entreprise. Avec cette réforme l'Etat deviendrait à leurs yeux un associé "masqué" qui n'apparaîtrait qu'à l'heure du partage des plus-values. 

Les net-entrepreneurs ont donc lancé une
campagne de communication contre cette mesure à grand renfort de page Facebook
et de tweets accompagnés du mot clé . Avec un chiffre qui fait peur : le
taux maximum de taxation pourrait atteindre 60% sur la cession d'une société.

"Si la loi passe en
l'état, elle mettra en danger l'écosystème des start-up et de l'entreprenariat
en France" (Emanuele Levi, vice-président de la start-up France Digitale)

Le buzz
fonctionne et d'un blog à l'autre, en passant par les comptes twitter des
entrepreneurs du net de

à

, le débat est vif. La
CGPME elle aussi se lance dans le mouvement et lance une pétition en ligne. "Pénaliser
le chef d'entreprise, c'est s'attaquer aux entreprises, aux salariés et à l'emploi"
,
indique-t-elle sur son site.

Bercy rétorque que le chiffre de 60%
découle d'un "faux calcul" et précise que "plusieurs
régimes d'exonération existent et seront maintenus"
. Sont en particulier
entièrement exonérées les plus-values des Jeunes entreprises innovantes (JEI),
qui concernent directement le monde des start-up.

Des voix s'élèvent également contre
ce coup de com au motif qu'il pourrait se révéler contre-productif. Dans le
quotidien Libération Stéphane Distinguin, PDG de la société FaberNovel juge que
 "c *e mouvement va laisser des traces, c'est comme
l'émergence d'une sorte de Tea Party
(mouvement ultra-conservateur américain) des entrepreneurs du numérique" . Thibaud Cainne, de Yesibank, estime pour sa part que "les

pigeons se trompent de cible" . "Ce n'est pas sur la taxe sur

les ventes de la société qu'il faut s'énerver. Payer des impôts, c'est normal.
Ce qui l'est moins est de ne pas pouvoir embaucher, lever de l'argent et avoir
des aides de l'Etat comme on le veut"* , estime-t-il.

 

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