La Cnil alerte sur la géolocalisation des applications smartphones
Et si les applis nous géolocalisaient à outrance ? La Commission nationale de l'informatique (Cnil) et des libertés et l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) lancent un avertissement dans une étude publiée ce lundi. Le pistage des utilisateurs de smartphones n’est pas souvent justifié. Entre un quart et un tiers des applications téléchargées sous iOS et Android ont eu accès à la géolocalisation selon l’étude qui a duré trois mois. Ce chiffre n’est pas surprenant pour les connaisseurs mais "l’intensité de la fréquence " de la géolocalisation l’est.
Une des applications, dont le nom n’est pas dévoilée, accède par exemple en trois mois à la géolocalisation plus d’un million de fois "Cela représente en moyenne près d'un accès par minute ", notent les auteurs de l'étude, qui ajoutent avoir "du mal à relier cela à des fonctionnalités de l'application ".
Des données revendues
Geoffrey Delcroix, chargé d'études à la Cnil, estime que ce pistage peut provenir d'une "mauvaise optimisation des commandes de l'application ". Mais il peut aussi résulter d'une volonté de "monétiser ces données à des fins publicitaires par des tiers ".
Les auteurs de l’étude estiment que ces données de géolocalisation sont probablement revendues à des tiers. "On sait bien que la donnée de localisation a énormément de valeur pour les professionnels du marketing et de la publicité donc on imagine bien qu'elle participe du modèle économique des applications ". Il ajoute que "certaines applications gratuites vont transférer massivement la localisation de leurs utilisateurs à des tiers publicitaires qui vont pouvoir l'utiliser pour faire de la publicité dans un autre contexte, dans une autre application ou dans la navigation mobile ".
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