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La France bloque l’accès aux sites pédophiles étrangers

Dévoilée par Michèle Alliot-Marie aux "Assises du numérique", cette mesure, déjà testée en Norvège notamment, sera appliquée à l’automne prochain. Un accord sur sa mise en place aurait déjà été conclu entre les fournisseurs d’accès à internet (FAI) et l’Etat.
Article rédigé par franceinfo
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Les fournisseurs d'accès à internet (FAI) expriment toujours des réticences à restreindre la liberté d'accès de leurs clients. Cette fois, au nom de la lutte contre “cette exploitation sexuelle des enfants qu’est la cyber-pédopornographie”, Michèle Alliot-Marie a obtenu leur collaboration.

Déjà, les différents logiciels de contrôle parental permettaient de bloquer les sites à caractère pédopornographique aux enfants égarés sur la toile. Désormais, pour que la protection soit plus efficace, il sera impossible à tous d’y accéder. Du moins “à partir de septembre”, selon la ministre de l’Intérieur. D’ici là, la mesure doit être intégrée à la loi d'orientation et de programmation de sécurité intérieure (Lopsi).

Liste noire

Pour appliquer cette mesure, la répartition des tâches est déjà prévue. C’est l’Etat qui transmettra aux FAI une liste noire des sites à bloquer, ces derniers seront ensuite responsables de la partie technique de la chose. L’Etat ne leur imposera aucun logiciel ni solution technique particulière. En échange de leur aide, ils recevront une indemnité. Et pour organiser le signalement des sites, un bureau de la police judiciaire spécialisé dans la cybercriminalité (l'OCLCTIC) utilisera une “plateforme automatisée” à laquelle chaque internaute pourra participer.

Du côté des opérateurs et des utilisateurs d'internet, si la nécessité de protéger les enfants ne fait pas débat, l'interdiction de ces sites pose plusieurs problèmes techniques.

Aujourd’hui, lorsque la France détecte un contenu pédophile, elle saisit la justice pour poursuivre les utilisateurs français de ces sites et transmet toutes les informations dont elle dispose aux services d’enquête étrangers. Michèle Alliot-Marie souhaiterait pousser plus loin la coopération européenne en la matière, en créant une “plateforme européenne de signalement”, laquelle concernerait les contenus pédophiles ou qui incitent au terrorisme.

Plus d'un million d'images à caractère pédophile seraient disponibles sur Internet et 36 % des enfants de 11 à 17 ans seraient déjà tombés sur des images choquantes.

Marie Blondiau

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