Bretagne : l'archéologie navale à la recherche de l'épave mythique de La Cordelière coulée il y a cinq siècles
Au large de Brest, lundi, une campagne de recherches est lancée pour tenter de repérer La Cordelière et le Regent, un bateau breton et un navire anglais qui ont coulé lors d'une bataille en 1512.
À partir de lundi 25 juin, des archéologues vont tenter de localiser l'épave de La Cordelière. Ce navire, fleuron de la flotte d'Anne de Bretagne, a coulé en 1512, ainsi que le Regent anglais, de l'armada d'Henry VIII d'Angleterre, au terme d'un combat épique. Les précédentes recherches lancées entre 1996 et 2001 n'avaient rien donné.
Un face-à-face "furieux"
Le 10 août 1512, l'embryon de ce qui deviendra la Royal Navy fait mouvement vers la rade de Brest. La flotte franco-bretonne, au mouillage n'a pas le temps d'appareiller tous ses bateaux. La Cordelière, une nef de 40 mètres de long et 12 mètres de large, est cernée par une terrible armada et ses 800 marins. Le bateau breton est alors abordée par le Regent, fleuron de la flotte anglaise. L'affrontement est brutal et violent. Max Guérout, archéologue sous-marin, évoque "un combat furieux, au corps à corps, avec des piques, des glaives, des lances".
Des deux bateaux, des marins lancent des projectiles incendiaires. Il est très probable que la soute à poudre explose.
Max Guérout, archéologue navalà franceinfo
Il y a près de 20 ans, Max Guérout, actuel directeur des opérations du Groupe de recherche en archéologie navale, avait lui-même sondé une partie des fonds marins, mais sans succès.
Une nouvelle zone de recherche
L'expédition relancée s'appuie sur une nouvelle étude des archives françaises et britanniques. Un secteur de prospection a été défini, explique Michel L'Hour, directeur du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm). "La zone que nous avons retenue, après avoir analysé les conditions de mer, la météo telle qu’elle indiquée par les archives, couvre à peu près 25 km2", détaille-t-il.
Dans cette zone, on peut avoir des fonds de 50 à 60 mètres, qui sont peut-être ceux où les deux bateaux se sont perdus, ce qui expliquerait que personne n’en ait revu aucun vestige.
Michel L'Hour, directeur du Drassmà franceinfo
Ces vestiges sont probablement enfouis sous plusieurs mètres de sédiments. Si ces épaves sont repérées, puis remontées, elles pourraient constituer une mine de renseignements historiques. Laurence Dubourg est chargée de la valorisation du patrimoine au conseil régional de Bretagne. "Si les recherches aboutissent, elles pourraient permettre de découvrir un empilement de charpentes, des canons, du mobilier de bord, indique-t-elle. L’étude de ces épaves pourrait livrer des informations sur les méthodes de construction navales de l’époque."
Le premier épisode de cette campagne de prospection va durer trois semaines. Au besoin, les recherches seront répétées chaque année jusqu'en 2020.
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