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Le gouvernement sonne l'alarme contre les sites anti-IVG

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, a décidé d'agir contre les sites anti-IVG. Un numéro, davantage d'informations et de nouveaux services seront bientôt disponibles afin de lutter contre la prolifération de ces sites internet en apparence neutres et en réalité anti-avortement. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

C'est lundi 16 septembre que Najat Vallaud-Belkacem présente au Sénat son projet de loi Egalité Hommes-Femmes. A l'intérieur, plusieurs mesures ont trait à l'avortement, et tentent d'identifier l'un des principaux problèmes autour de cette question : l'accès à l'information, et la prolifération de sites anti-IVG relayant de fausses indications. 

En effet, comme l'illustrait déjà une enquête de l'AFP le 11 janvier 2013, le nombre de sites non-officiels donnant des informations sur Internet ne cesse d'augmenter. Et surtout, ils sont mieux référencés sur les moteurs de recherche que le site du Planning Familial, institution de référence.

En tapant "IVG" sur Google, ils font partie des premiers résultats. "Il y a une puissance financière derrière ces sites, qui permet d'acheter des pages de publicité ", explique Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial. 

Ces sites, qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à des sites institutionnels (numéro vert, emploi de termes comme "centre national de documentation"), peuvent mener à de fausses informations et surtout, sont souvent le masque d'associations anti-IVG. On y trouve énormément d'indications contraires à l'avortement, et leurs répondeurs téléphoniques tentent d'avantage de convaincre que d'informer. 

Une information publique "trop peu visibile"

C'est pour régler ce problème que Najat Vallaud-Belkacem, ministre du droit des femmes, avait saisi le 5 avril 2013 le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes (la lettre est disponible ci-dessous ). 

La ministre indiquait dans sa saisine que "l'information publique sur l'IVG (était) trop peu visible alors même que les sites Internet délivrant une information biaisée, voire hostile à la pratique de l'IVG, apparaissent en tête des classements de consultations sur les moteurs de recherche ". 

Quatre mesures

Le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes a lui fait quatre recommandations spécifiques (voir le rapport complet ci-dessous) : 

Créer le premier site officiel d'information sur l'IVG avec des informations de base (où, quand, quels sont les droits) Mettre en place un numéro de téléphone national, anonyme et gratuitMettre en place une "équipe IVG" de veilleOrganiser une campagne nationale d'information Selon France Inter, une autre mesure sera mise en place autour du référencement. Pour que les institutions officielles soient les premiers à apparaître sur les moteurs de recherche, le ministère va inciter Google à les mettre en avant. Un programme appelé "Google Charts", qui représente 10.000 euros d'achat de publicité. 

Enfin, la sénatrice socialiste de l'Oise, Laurence Rossignol a déposé un amendement au projet de loi, prévoyant l'extension du délit d'entrave à l'IVG. Il permettra notamment d'empêcher les anti-avortement de manifester aux abords des hôpitaux. 

L'étude sera complétée par un rapport global, publié le 21 octobre, concernant l'accès à l'IVG. 

[null,null]Rapport relatif à l'accès à l'IVG publié par lucasroxo 

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