L'activité de SeaFrance maintenue jusqu'en janvier 2012, mais les navires restent à quai
Le tribunal de commerce de Paris a rendu mercredi sa décision concernant l'avenir des 880 salariés de la société maritime SeaFrance, filiale de la SNCF.
Les 880 salariés du groupe SeaFrance sont désormais fixés : le tribunal de commerce de Paris a prononcé, mercredi 16 novembre, la liquidation judiciaire de la société maritime, filiale de la SNCF. En revanche, l'activité est maintenue jusqu'au 28 janvier 2012.
La direction a toutefois annoncé que les navires de la compagnie resteront à quai "jusqu'à nouvel ordre" en raison de "doutes sur la sécurité des expéditions maritimes". Elle ajoute que la prolongation d'activité jusqu'au 28 janvier décidée par la justice "restera conditionnée à la trésorerie disponible de la Compagnie".
Une décision qui ne ravit pas le CE de l'entreprise. Son avocat voit dans la condition de "trésorerie" fixée par la direction au maintien de l'activité un signe de plus d'une volonté de "couler" SeaFrance. "Pour fonctionner encore deux mois, il faut de la trésorerie. Si les navires restent à quai, il n'y a pas de trésorerie", selon lui.
Des éventuels repreneurs d'ici le 12 décembre
Concurrencé notamment par l'Eurostar, SeaFrance connaît des difficultés depuis plusieurs années, qui ont culminé en 2010 avec une perte nette de 240 millions d'euros et une trésorerie négative de 45 millions. Ces résultats ont donné lieu à une première restructuration, qui s'est soldée par la suppression de 725 postes sur 1 580.
Le tribunal a donc estimé mercredi que les deux offres de reprise présentées par Louis Dreyfus Armateurs (LDA) et par la CFDT, syndicat majoritaire de l'entreprise, n'étaient pas satisfaisantes en l'état. Toutefois, il laisse la porte ouverte à d'éventuels repreneurs qui doivent présenter leurs offres avant le 12 décembre.
"Un grand soulagement"
Les marins de SeaFrance ont accueilli avec des cris de joie, à Calais, cette décision du tribunal de commerce de Paris. Des pétards ont explosé pour l'occasion. "C'est un grand soulagement pour tous les marins, avec le sentiment toutefois que nous avons encore plus de responsabilités maintenant sur les bras", réagit Didier Cappelle, secrétaire du syndicat CFDT maritime, majoritaire.
"Il faut se retrousser les manches, et on va surtout veiller à se rapprocher maintenant des (instances) politiques, de la SNCF, de l'Etat, pour concrétiser le financement, pour nous aider à aboutir à la Scop" (Société coopérative et participative), ajoute Didier Cappelle.
Ce projet de Scop fait partie des deux offres de reprise déposées, il prévoit de conserver l'intégralité des 880 emplois en CDI.
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