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Une résolution de députés communistes dénonçant l'"apartheid" israélien provoque la colère d'élus et d'associations

Le texte accuse Israël d'avoir "mis en place un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique par un seul groupe racial".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le député LFI Adrien Quatennens et le député du parti communiste Fabien Roussel lors d'une manifestation devant la Tour Eiffel à Paris, le 14 janvier 2020. Image d'illustration. (MICHEL STOUPAK / AFP)

Le texte de la discorde. Une quarantaine de députés de gauche, en majorité communistes, ont signé vendredi 22 juillet une proposition de résolution condamnant le "régime d'apartheid institutionnalisé" par Israël contre les Palestiniens. Ces élus se sont attiré les condamnations du Crif qui parle "d'antisémitisme" sous couvert "d'antisionisme", mais aussi d'autres personnalités politiques de gauche, comme Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne. 

Le texte accuse Israël d'avoir "mis en place un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique par un seul groupe racial""Depuis sa création en 1948, Israël mène une politique visant à instituer et entretenir une hégémonie démographique juive", est-il encore écrit. Le texte soutient une solution au conflit israélo-palestinien fondée sur "la coexistence de deux Etats sur la base des frontières de 1967", soit avant la guerre des Six-Jours et la prise de la Cisjordanie et Jérusalem-Est notamment.

Fabien Roussel et Adrien Quatennens parmi les signataires

Pour aider à y parvenir, les signataires invitent le gouvernement français à "reconnaître l'Etat de Palestine" mais aussi à appeler à l'ONU à un embargo sur les fournitures d'armes à Israël et à imposer des "sanctions ciblées" contre les responsables israéliens "les plus impliqués dans le crime d'apartheid". Enfin, ils demandent la levée des entraves instituées en France aux appels au boycott des produits israéliens.

Le texte déposé par le communiste Jean-Paul Lecoq est signé par une vingtaine d'élus de son groupe, dont l'ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel, ainsi que par des élus LFI comme Adrien Quatennens, la socialiste Christine Pirès-Beaune, ou les écologistes Aurélien Taché et Sabrina Sebaihi. Pour être débattu dans l'hémicycle, il faudrait qu'il soit inscrit à l'ordre du jour par le groupe communiste à l'occasion d'une journée réservée à ses textes.

"Le boycott ne réglera rien"

Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a notamment réagi en dénonçant une tentative "violente et mensongère" de "délégitimer" l'Etat d'Israël. "Cette stigmatisation est le reflet d'un antisémitisme qui s'affuble du masque de l'antisionisme", estime le Crif, pour qui cela contribue à "attiser la haine" en France "au mépris de la sécurité des Français juifs". "Nous ne laisserons pas s'exprimer cet antisémitisme obsessionnel d'une certaine 'gauche', qui déshonore la République et cherche à enflammer l'opinion", a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

La maire de Paris Anne Hidalgo a également dénoncé ce texte qui "n’amènera pas la paix et importera des conflits en France". "Le boycott ne réglera rien", a-t-elle assuré sur Twitter.

Le député socialiste Jérôme Guedj s'est lui aussi élevé contre cette initiative, en soulignant qu'elle ne relevait pas de l'alliance de gauche Nupes. "La résolution soutient qu'Israël est un régime d'apartheid, demande la légalisation du boycott des produits israéliens et plaide pour la reconnaissance officielle de la Palestine. Si je peux défendre ce dernier point, les 2 premiers sont inacceptables. Je les condamne", a-t-il écrit sur Twitter.

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