Le chef d'état-major de l'armée de Terre fait part de sa "préoccupation" face aux "risques et dangers qui montent"

Invité de France Culture mercredi matin, le général Pierre Schill a déploré un usage de la force "aujourd'hui désinhibé" et "employé ouvertement" par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir la Russie.
Article rédigé par franceinfo
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Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre (à droite), lors d une conférence de presse à Balard à Paris le 26 mars 2024. (VALENTIN FAIVRE / HANS LUCAS / VIA AFP)

Le général Pierre Schill, chef d'état-major de l’armée de Terre française, fait part mercredi 3 avril sur France Culture de sa "préoccupation" face à "la montée des conflits dans le monde" et aux "risques et dangers qui montent". Il craint que nous soyons "en train de vivre une bascule stratégique". Celle-ci prend ses origines, selon lui, à "la fin de la Guerre Froide" et à la chute des régimes communistes en Europe. "Ces trente [dernières] années ont été marquées par ce que les analyses stratégiques en France qualifiaient de risque de faiblesse", explique-t-il.

Pierre Schill évoque ainsi "des États faillis, ou moins contrôlés, des zones de non-droit qui permettent le développement de trafics, de déséquilibres démographiques, de terrorisme, qui accélèrent des migrations compte tenu notamment de l'accélération des changements climatiques".

Un usage de la force "aujourd'hui désinhibé"

Le chef d'état-major de l'armée de Terre se penche plus particulièrement sur "le retour de la guerre en Europe", avec l'invasion russe de l'Ukraine. Il observe que "des États ou des organisations extrêmement puissantes, qui se sont armés sous nos yeux pendant des années, ont décidé que l'usage de la force était un usage licite pour régler les différends entre pays". Il déplore un usage de la force "aujourd'hui désinhibé", "employé ouvertement, y compris par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies", à savoir la Russie.

Le général Pierre Schill constate "une forme de contestation d'un ordre international que nous avions collectivement décidé de bâtir depuis la Seconde Guerre mondiale autour du système des Nations unies, du règlement du conflit par le droit". Il considère que cette remise en cause "est plus profonde" et provient "d'un certain nombre d'acteurs du Sud ou de l'Asie", sans les mentionner.

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