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Associations caritatives : que deviennent vos dons en nature ?

Avec l'arrivée de l'hiver, les campagnes de dons en nature se multiplient en France pour venir en aide aux personnes les plus démunies. Petit guide pour savoir où donner et comment.

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une boutique Emmaüs à Ormes (Loiret), le 2 octobre 2010. (ALAIN JOCARD / AFP)

Huit millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, un nombre qui n'avait pas été atteint depuis la fin des années 1980. De plus en plus de personnes font appel aux associations caritatives pour se nourrir, s'habiller ou équiper leur logement. La période des fêtes est traditionnellement celle des appels aux dons, effectués sous forme d'argent mais aussi d'objets. Nourriture, vêtements, meubles, produits de la vie quotidienne... on peut presque tout donner. Mais à qui exactement ? Où et comment ces dons sont-ils ensuite redistribués ?

• La redistribution gratuite

Les Restos du cœur. Même si le cœur d'activité des "Restos" est la collecte de dons financiers, il est possible de donner des produits localement. Vêtements, livres, meubles et nourriture seront redistribués gratuitement à des bénéficiaires habitant la région. Comme pour toutes les autres structures, il faut donner des objets en bon état. Sinon, l'association devra assumer elle-même le coût du dépôt à la déchetterie.

La Croix-rouge. Il n'existe pas d'unification nationale pour les dons en nature à la Croix-rouge. Tout dépend des délégations. "Certaines refusent, certaines ramassent des produits à la sortie des supermarchés pour faire tourner les épiceries alimentaires", explique-t-on au siège. Renseignez-vous donc directement auprès de votre centre Croix-rouge pour savoir comment il procède.

La Banque alimentaire. Comme son nom l'indique, cette structure ne s'occupe que des aliments, et si possible à longue durée de conservation (un an ou plus). Une collecte nationale est organisée les 25 et 26 novembre dans 9 000 hypermarchés et 3 500 "épiceries de proximité". Les aliments sont ensuite redistribués à des associations (Croix-rouge ou structures plus petites) qui s'engagent à donner ces produits ou, au maximum, à les revendre à 10 % de leur valeur marchande.

L'organisation de la Banque alimentaire est départementale : si vous donnez par exemple en Dordogne, vous avez la garantie que vos produits seront consommés dans ce département.

• La revente à bas prix

Emmaüs. Vêtements, mobilier, objets de la vie courante (vaisselle...), électroménager, déco, etc. "Tout ce dont les gens souhaitent se séparer, nous le récupérons", explique-t-on à l'association créée par l'abbé Pierre. Ce qui est en bon état est directement réparti dans les magasins Emmaüs qu'on trouve un peu partout.

Le Secours populaire. L'association récolte tout ce qui n'est pas alimentaire. Rien n'est proposé gratuitement, "par respect pour la dignité de la personne et pour lutter contre l'assistanat". Les vêtements sont vendus à très bas prix dans des centres Secours populaire ou lors de braderies, parmi d'autres produits. La prochaine campagne, qui débute fin novembre, aura pour thème Noël : la vente des dons en nature permettra d'acheter des jouets, des sapins ou des colis festifs alimentaires. Comme la plupart des associations, le Secours populaire n'envoie pas de dons en nature à l'étranger, mais revend les objets en France pour financer des projets au-delà des frontières.

• La réparation et la revente

Emmaüs. Pour les objets qui ne sont pas en bon état, l'association a mis en place un circuit qui permet à la fois de réparer ces objets et de réinsérer des personnes dans le besoin. Ce qui n'est pas vendu est donné à des foyers en France.

Dans les ateliers, on trouve soit des compagnons de la communauté Emmaüs (au nombre de 4 000) soit des personnes en contrats aidés (environ 2 000 personnes). 

• La collecte aux entreprises

L'Agence du don en nature. Structure récente, cette agence permet aux entreprises de donner leurs invendus, dans tous les domaines exceptés l'alimentaire. Elle n'est donc pas accessible aux particuliers mais a permis de redistribuer l'équivalent de 10 millions d'euros de valeur marchande depuis 2009. Les produits sont neufs, juste parfois "un peu passés de mode".

Une fois récoltés, les produits sont mis en ligne et revendus à 5 % de leur valeur marchande. Par exemple, un sèche-cheveux à 45 euros récupéré par l'Agence du don en nature coûtera sur Internet 2,25 euros. Les associations qui s'y approvisionnent s'engagent par contrat à redistribuer les produits gratuitement. Le circuit concerne uniquement la France.

 

D'autres associations de grande envergure, telles que le Secours catholique ou le WWF, ne récoltent pas de dons en nature. Vous ne pourrez donc pas envoyer vos spaghettis aux pandas.

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