Bancs grillagés à Angoulême : des auteurs de BD écrivent au maire
Plusieurs figures du monde de la BD, Lefred Thouron, Diego Aranéga et aussi Denis Robert ont adressé une lettre ouverte cinglante au maire d’Angoulême en lui demandant de retirer les cages qui empêchent l’accès à neuf bancs publics de la ville au motif que ceux-ci étaient "utilisés quasi-exclusivement par des personnes qui se livrent à une alcoolisation récurrente, tous les jours".
Denis Robert, le scénariste et membre du jury du festival international de la BD ne décolère pas. "C’est scandaleux et ça n’a aucun sens politique. Parce que si ce maire avait un soupçon d’intelligence, il aurait dû prévoir qu’on allait réagir. Les gens qui sont un petit peu intelligents comprennent que c’est stupide de grillager des bancs publics, le jour de Noël en plus, ça n’a aucun sens. C’est pour ça que j’ai écrit cette lettre avec quelques amis et je vois qu’elle fait beaucoup de bruit donc tant mieux ", explique le dessinateur.
Denis Robert, qui doit participer à la 41e édition du festival qui se tiendra du 29 janvier au 1er février 2015, s’insurge. "Je ne me vois pas aller à Angoulême au moment du festival, aller signer des livres, aller parler de la liberté, de la démocratie, à côté de types qui sont capables de faire ça ", explique-t-il, tout en assurant que même si le maire ne fait pas marche arrière il participera au festival, "mais je vais publiquement expliquer pourquoi ce maire est un idiot total, et je ne serai pas le seul ", prévient-il.
La mairie a expliqué avoir pris cette mesure en concertation avec des commerçants proches du Champ de Mars, qui estiment que la présence de de ces sans-abri, souvent ivres dans le quartier, fait chuter la clientèle, soulignant également la présence de revendeurs de drogue... Quoi qu’il en soit, l’indignation de Denis Robert suscitée par cette mesure s’ajoute à celle des nombreux internautes qui sur les réseaux sociaux dénoncent depuis jeudi matin une "indignité locale" et un "manque d'humanisme" en période de Noël.
Face aux réactions, le directeur de cabinet du maire n'a pas exclu d'enlever les grillages provisoirement après avoir constaté des dysfonctionnements, sans pour autant remettre en question le fondement de son initiative.
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