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Bouygues mis en cause sur la sécurité du chantier de l'EPR

L'Humanité révèle un procès-verbal de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) peu flatteur pour Bouygues. L'ASN reproche au groupe de BTP d'avoir intentionnellement omis de déclarer des accidents de travail sur le chantier de l'EPR de Flamanville.
Article rédigé par franceinfo
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En 2010, 112 accidents de travail ont eu lieu sur le chantier de l'EPR. Or l'Autorité de sûreté nucléaire note que 38 d'entre eux n'ont "pas fait l'objet d'une déclaration" . Le procureur de la République de Cherbourg confirme l'existence de ce PV émanant de l'ASN.

L'Autorité de sûreté nucléaire pointe du doigt dans ce document la défaillance du constructeur. En effet, un des cadres du groupe Bouygues sur le projet de l'EPR "reconnaît explicitement que la direction de la société Bouygues sur le chantier a été informée de façon globale de la dissimulation des accidents du travail dès août 2010".

Réponse lapidaire du groupe de BTP dans un communiqué tombé dans l'après-midi : "L'entreprise récuse fermement toute démarche intentionnelle de non-déclaration des accidents et toute initiative visant à éluder l'information de l'inspection du travail ou à détourner sa surveillance". Bouygues Construction affirme "que le procès-verbal de l'ASN mentionné par les médias ne lui a pas été communiqué".

Les peines encourues sont 42 amendes de 4e classe soit 31.500 euros et un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour le délit d'obstacle aux missions de l'inspecteur du travail. Plusieurs syndicats d'EDF ont accusé l'entreprise de faire pression sur des salariés pour que des accidents du travail ne soient pas déclarés, précise L'Humanité.

Un salarié de 32 ans est décédé le 11 juin sur le chantier de l'EPR. Après
la mort, le 24 janvier, d'un autre salarié de 37 ans, une enquête de flagrance pour "homicide involontaire" avait été ouverte par le procureur de Cherbourg.

Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR de Flamanville est l'un
des tout premiers en construction dans le monde et fait figure de vitrine pour un réacteur que la France veut exporter, mais le chantier accuse un retard d'au moins deux ans.

Caroline Caldier, avec agences

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