Coupes sombres dans les budgets de la lutte contre le sida
"Le Conseil d’administration du Fonds mondial annonce des coupes sombres de 25% dans les budgets des programmes anti sida des pays pauvres, en utilisant la crise financière pour les justifier. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise". Dans leur communiqué commun, six associations – dont Act Up-Paris, AIDES ou encore Solidarité Sida et Sidaction – n’y vont pas de main morte.
Dans les faits, ces réductions budgétaires – 10%sur la première phase des programmes, et 25% sur la deuxième – reviennent à priver de traitements au moins 75.000 malades dès 2009, selon le collectif d’associations. De son côté, le Fonds mondial préfère évoquer des économies réalisées grâce à la baisse du prix des médicaments, ou encore à des restrictions budgétaires qui n’affectent pas l’étendue des services planifiés.
Un mort toutes les dix secondes
Le respect des engagements pris – en particulier la promesse d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien – doit rester au cœur de la lutte contre l’épidémie, soulignent les organisateurs de cette 20e Journée mondiale de lutte contre le sida.
Avec 33 millions de personnes infectées et un mort toutes les dix secondes, le sida reste une pandémie de premier plan, face à laquelle la majorité des personnes atteintes – essentiellement en Afrique – n’a pas accès aux soins. Dans le monde, lorsqu’une personne est mise sous traitement, trois sont contaminées. Et rien qu’en France, on évalue à plus de 5.000 le nombre de nouveaux séropositifs chaque année.
Traitements et vaccin
L’an dernier, l’espoir de trouver rapidement un vaccin a été réduit à néant, après l’échec total des essais cliniques menés par le laboratoire Merck. Les recherches se poursuivent, notamment sur la base d’un nouveau gène découvert par des chercheurs américains et qui pourrait mener sur la piste d’un vaccin.
En attendant, la lutte contre l’épidémie repose avant tout sur la prévention. Et sur la généralisation de l’accès aux trithérapies. Seul moyen efficace de retarder le réveil du virus chez les séropositifs, et de traiter les malades déclarés. Seul moyen de prolonger la vie, en attendant mieux.
Gilles Halais avec agences
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