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Couvre-feu en Meurthe-et-Moselle : il y a une baisse "de 30 à 40%" du chiffre d'affaires pour les commerçants, selon la Chambre de commerce

Le couvre-feu en Meurthe-et-Moselle va entraîner "une espèce de traversée du désert", pour les commerçants. "Et même si les ventes privées ont démarré ici ou là, la fréquentation est quasi morose", s'alarme le président de la Chambre de commerce.

Article rédigé par franceinfo
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Couvre-feu à Nancy (Meurthe-et-Moselle), rue Saint-Georges. Photo d'illustration. (LÉO LIMON / FRANCE-BLEU SUD LORRAINE)

Le couvre-feu en vigueur en Meurthe-et-Moselle dès 18H depuis le 2 janvier, "c'est une bérézina qui s'annonce", a affirmé mardi 12 janvier 2021 sur franceinfo François Pélissier, président de la Chambre de commerce et d'industrie du département. "Au bout d'une semaine, on ne peut pas dire que la situation soit réjouissante", estime-t-il. "Les acteurs de terrain oscillent entre incompréhension et colère."

En Meurthe-et-Moselle, le chiffre d'affaires des grandes surfaces "est quasiment identique, mais avec un taux de fermeture de 12 heures par semaine en plus. Ce qui veut dire qu'on accumule les flux de personnes et de visiteurs sur des plages horaires plus courtes", détaille le président de la Chambre de commerce. Du côté des commerçants de centre-ville, "c'est 30 à 40 % de chiffre d'affaires en moins, avec une désertification complète des centres villes à partir de 16 heures, que ce soit dans l'habillement, la maison, les cadeaux et même chez les coiffeurs"

"les gens, en sortant du travail, doivent faire leurs courses. Donc ils sont dans des logiques de contraintes et vont vite en grandes surfaces."

François Pélissier

à franceinfo

François Pélissier regrette de ne pas avoir "les outils pédagogiques, ni d'explications" à donner aux commerçants. Il n'y a, selon lui, "pas de mesures suffisamment crédibles sur l'impact réel de ce couvre-feu. On ne sait pas pourquoi il est plus efficace en augmentant le flux dans les grandes surfaces entre 17H et 18H, plutôt que d'étaler normalement avec les anciens horaires".

Le couvre-feu, est "une fausse mesure"

Pour le président de la Chambre de commerce, "il est très difficile de demander à des gens de perdre 30 à 40% de leur activité sans leur démontrer que c'est bénéfique et que c'est un effort de solidarité vis à vis de la crise sanitaire". Il dénonce "une fausse mesure", avec "un gros effort" qui est demandé aux acteurs économiques, sans avoir de vraies conséquences satisfaisantes.

Pour le président de la Chambre de commerce de Meurthe-et-Moselle, les soldes, qui arrivent fin janvier, "c'est loin". Le mois de janvier va ressembler "à une espèce de traversée du désert. Et même si les ventes privées ont démarré ici ou là, la fréquentation est quasi morose". "D'un point de vue économique, il ne faudrait pas que cela dure encore très longtemps", ajoute François Pélissier. "On va passer véritablement vers des difficultés qui vont au-delà de ce qu'on a déjà vécu. Et j'ai bien peur que nombre de petits acteurs ne voient pas le bout du tunnel".

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