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Les députés britanniques autorisent la conception de bébés à partir de trois ADN

Le Royaume-Uni est le premier pays à autoriser ce procédé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Illustration d'un foetus humain de 4 mois. (SKX / AFP)

Les "bébés à trois parents" vont pouvoir voir le jour au Royaume-Uni. Les députés britanniques ont décidé, mardi 3 février, d'autoriser la conception d'enfants à partir de trois ADN différents. Cette décision, approuvée par 382 députés contre 128, doit encore être validée fin février par la Chambre des Lords, une étape considérée comme une simple formalité.

Ce pas controversé bientôt franchi fait du Royaume-Uni le premier pays à autoriser ce procédé. Mais le sujet divise profondément la Grande-Bretagne, même si elle ne concerne qu'une petite minorité de couples.

Eugénisme ou progrès scientifique ? 

Environ 125 bébés naissent chaque année en Grande-Bretagne avec un dysfonctionnement mitochondrial, transmis par la mère. Les mitochondries sont des petites structures spécialisées présentes dans les cellules qui transforment le glucose en molécule énergétique. Défectueuses, elles provoquent un déficit énergétique pour l'organisme et sont responsables de maladies dégénératives graves telles que le diabète ou la myopathie.

Une technique, développée à Newcastle, permet de bloquer la transmission de la maladie de la mère à l'enfant. Elle consiste à retirer de l'ovule de la mère la mitochondrie défectueuse pour la remplacer par une mitochondrie saine provenant d'une autre femme qui reste anonyme. Après avoir été fécondé par le sperme du père en laboratoire, l'ovule est ensuite implanté dans l'utérus de la mère.

Premières naissances possibles dès 2016

Le futur enfant sera porteur de toutes les caractéristiques génétiques de son père et de sa mère puisque l'ADN mitochondrial représente moins de 1% de la quantité totale d'ADN contenue dans une cellule humaine. Mais le changement sera permanent et se transmettra de génération en génération.

Pour les défenseurs de la technique, elle constitue une avancée majeure. Elle "offre aux familles la première lueur d'espoir d'avoir un bébé qui pourra vivre sans douleur ni souffrances", écrit un collectif d'associations internationales dans une lettre ouverte aux députés. Mais pour ses opposants, elle va trop loin en matière de modification génétique et ouvre la boîte de Pandore de la sélection des bébés.

Les femmes qui voudront en profiter devront d'abord obtenir l'autorisation de l'organisme britannique responsable en matière de bioéthique, le Human fertilisation and embryology authority (HFEA). Les premiers bébés nés de cette technique qui combinera les ADN de deux femmes et un homme pourraient ensuite naître dès l'automne 2016.

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