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Simone Veil au Panthéon : au Mémorial de la Shoah, des anonymes saluent "son parcours, sa résilience, son humanisme"

Simone Veil et son mari entreront ce dimanche 1er juillet au Panthéon. D'ici là, leurs cerceuils se trouvent au Mémorial de la Shoah à Paris où des anonymes peuvent leur rendre un dernier hommage. 

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les cercueils de Simone Veil et son mari Antoine, dans la crypte du Mémorial de la Shoah, le 29 juin 2018. (BENJAMIN MATHIEU / RADIO FRANCE)

"C'est un devoir de mémoire", estime Claude, l'un anonymes venus rendre hommage à Simone Veil au Mémorial de la Shoah à Paris, à deux jours de son entrée au Panthéon. Dès l'ouverture, une cinquantaine de personnes patientent. Georges est l'un des premiers à rentrer : "Elle est un symbole très fort de liberté, de courage et de dignité. Quel exemple !". À ses côtés, Claude est venu "rendre hommage à une femme qui a eu de merveilleux combats". 

"Une étape essentielle" 

Les enfants de Simone Veil sont également présents au Mémorial de la Shoah.  "C'est évidemment une étape essentielle, c'est d'ici qu'ils vont partir", expliquent Jean et Pierre-François. Ils évoquent leur mère, déportée à 16 ans avec sa famille, et qui a ensuite œuvré pour que la Shoah ne tombe pas dans l'oubli.

C'est le point de départ de la construction de maman, de ce qu'elle est devenue, de ce qui a forgé ses convictions sur la nécessité de retrouver une fraternité européenne

Jean et Pierre-François, les enfants de Simone Veil

à franceinfo

Après avoir descendus quelques marches, on accède à la crypte où se trouvent les cercueils de Simone Veil et de son mari. Une étoile de David en marbre noir se trouve devant, il s’agit d’un tombeau symbolique pour les six millions de juifs morts sans sépulture. Une voix rappelle d'ailleurs les noms des 1 499 déportés qui ont pris le même convoi que Simone Veil, le 13 avril 1944, de Drancy pour Birkenau. Ses parents et son frère n'en reviendront pas.

L'hommage jusqu'à samedi soir

Dans la cour, Jean-Paul, kippa sur la tête, est en train d'écrire sur le livre d'or. "Ma mère et mon père ont été déportés, donc j'ai mis leurs matricules", explique-t-il, admiratif du "parcours, de la résilience et de l'humanisme" de Simone Veil. "Ma mère la connaissait, rajoute Jean-Paul, quand il y a eu l'ouverture des premiers mémoriaux à Auschwitz, elle a fait ce voyage avec elle." 

"Je crois que toutes les femmes peuvent lui dire merci, s'exclame Yvonne. Quelle que soit la religion, ça n'a rien à voir, c'était cette femme elle-même qui était extraordinaire." L'accès au Mémorial est encore possible jusqu'à samedi soir. À travers Simone Veil, les 76 000 Juifs français déportés rentrent eux aussi au Panthéon ce dimanche 1er juillet. 

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