: Vidéo Travailleurs pauvres : "Ils m'ont tout jeté, même ma tente !"
Rachid fait partie de cette France qui se lève tôt... et dort dans la rue. Ce peintre en bâtiment de 50 ans, père de deux enfants, a trouvé refuge au pied d'une église parisienne. En rentrant du travail, sa "maison" avait disparu. Extrait de "13h15 le samedi" du 7 février.
Rachid a basculé dans la précarité après un divorce, comme de nombreuses personnes sans-abri ou en situation de mal-logement. Travailleur sur les chantiers, il passe depuis deux ans ses nuits sous l'un des porches d'une église de Paris.
Il enjambe une grille, s'enfonce dans l'obscurité pour rejoindre son abri et découvre, après une dure journée de travail, que toutes ses affaires ont été jetées par un agent d'entretien : "Mes habits, mon sac, mes outils... Je n'ai plus de maison... Ils m'ont tout jeté, même ma tente !" Il les cherchera en vain dans les poubelles du coin.
"J'irai pas en foyer"
Près de la moitié des 3,5 millions de personnes vivant dans un logement précaire ou dans la rue ont un emploi : ce sont les "travailleurs pauvres". Ils se trouvent sous le seuil de pauvreté, ou à peine au-dessus, et il est quasiment impossible pour eux de trouver un toit sur le marché du logement.
Rachid ne veut pourtant pas retourner dans l'un de ces foyers où il a vécu pendant deux ans. De nombreux sans-abri fuient souvent la promiscuité des centres d'hébergement. On le lui propose, mais il refuse toujours : "Même par moins cinq, je reste là. Si je travaille, je dois avoir un appartement, et pas aller en foyer !"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.