Déficit de la Sécu : plus de 20 milliards en 2009

En mars dernier, le ministre du Budget Eric Woerth avait une première fois révisé à la hausse le déficit prévu pour la Sécu, qu’il estimait à l’époque entre 17 et 18 milliards d’euros. C’était déjà beaucoup plus que le budget voté à l’automne ne le prévoyait, puisque l’on était à l’époque sur une estimation de 10,5 milliards d’euros.

Aujourd’hui, les dernières prévisions tablent sur une fourchette comprise entre 20 et 21,3 milliards d’euros. Le double donc, si l’on en croit un document de la députée UMP du Val-de-Marne Marie-Anne Montchamp – les chiffres ne seront officialisés qu’en début de semaine prochaine.

Plus de 100 milliards d’euros de dette cumulée

Cette aggravation spectaculaire du déficit serait principalement liée à la baisse des cotisations, consécutive elle-même du ralentissement de la masse salariale : le nombre de chômeurs a augmenté de 300.000 depuis le début de l'année. A la clé, quelque huit milliards de cotisations en moins, et un déficit de crise pour la Sécurité sociale.

En revanche, la branche maladie respecte "globalement" ses objectifs, selon la députée, et l’année 2009 devrait se traduire par de "moindres dépenses" (environ 820 millions d’euros) sur la branche vieillesse. Par ailleurs, quelque 100 millions d’euros devraient être économisés sur les départs anticipés pour carrière longue : le durcissement des conditions d’accès au dispositif devrait faire passer le nombre de bénéficiaires de 120.000 en 2008 à 35.000 en 2009. Enfin, dernière économie, plus de 700 millions sur les pensions de retraite, indexées sur une inflation qui sera moins élevée que prévu.

Mais ces objectifs tenus, voire dépassés, ne permettront pas de compenser le déficit abyssal du régime général, qui va donc atteindre en 2009 le record historique de 20 milliards d’euros. Avec, au final, une dette cumulée qui pourrait dépasser les 100 milliards au 31 décembre, soit 1.700 euros pour chaque Français.

Gilles Halais, avec agences