Des tentes sur le pont des Arts à Paris, pour dénoncer le mal logement... évacuées par les forces de l'ordre
Actualisé à 20h45
"L’objectif est de rendre visible un phénomène qui ne l’est pas assez", explique Christophe Robert, directeur général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre.
_ Symboliquement, les 31 associations du Collectif de lutte contre le mal logement ont dressé 31 toiles de tente sur le pont des Arts, au cœur de Paris, à proximité des lieux de (non) décision. "On se met sur un pont, et pas en dessous", ironise le responsable associatif.
Aux côtés de la Fondation Abbé-Pierre, des membres du Secours catholique, d’Emmaüs, de France Terre d’Asile, de Médecins du monde et de la Ligue des droits de l’Homme. Bien décidés à rester sur le pont "jusqu’à obtenir de l’exécutif un signal fort".
_ "On nous écoute que lorsqu’on installe des tentes", lance Augustin Legrand, président des Enfants de Don Quichotte. Car "la situation est pire que quand on avait monté le campement du canal Saint-Martin" (fin décembre 2006, ndlr), ajoute-t-il, avant d’en pointer les raisons : la crise et la baisse des budgets dédiés à la politique du logement et de l’hébergement.
Les organisations, qui représentent 200.000 bénévoles et salariés, 3.000 associations de terrain et quelque 2 millions de personnes aidées, en appellent à Nicolas Sarkozy et à François Fillon pour que "le chantier du mal logement soit remis sur le haut de la pile des priorités". Et pour que le Premier ministre tienne les promesses qu’il avait faites en 2008.
_ Le député UMP Etienne Pinte, auteur d’un rapport sur le logement et l’hébergement remis au Premier ministre, est venu apporter son soutien à ces campeurs d’un nouveau genre. Il n'avait pas exclu de venir dormir une nuit sur le campement. Il n'en aura pas eu le temps : les forces de l'ordre sont intervenues vers 20h30, pour évacuer le campement.
Gilles Halais, avec agences
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