Des vaches laitières étiquetées comme vaches à viande ?
"Je suis totalement écœuré, il y en a marre ". En plein scandale autour de la viande de cheval, un producteur laitier de Saint-Ovin près d'Avranches pousse un coup de gueule.
L'histoire remonte à l'été dernier. Cet agriculteur du sud de la Manche vend alors trois vaches laitières de réforme (en fin de vie) à un négociant, qui lui-même revend les bêtes à l'abattoir Kermené dans les Côtes d'Armor, appartenant au groupe Leclerc.
Décidant de suivre ses carcasses jusqu'au bout, l'agriculteur découvre alors que sur trois de ses vaches laitières, deux sont étiquetées "race viande" à leur sortie de l'abattoir. "J 'ai conservé les tickets sur lesquels ça apparaît bien ", indique Yves Sauvaget, qui est aussi porte-parole de la Confédération paysanne lait pour la Manche et producteur de viande bio.
Le "travail de sape fait par l'agroalimentaire"
"Comment voulez-vous qu'un consommateur arrive à déceler que cette viande-là ne provient pas de la race qui est indiquée sur l'étiquette ? " interroge Yves Sauvaget. "Il y en a marre, il faut que la puissance publique se donne les moyens de faire rentrer ces gens-là dans le rang ", ajoute-t-il, estimant que cette histoire était significative du "travail de sape fait par l'agroalimentaire ". Selon l'agriculteur, qui n'a pas porté plainte, il s'agit là d'une "fraude" qui permettrait de gagner jusqu'à 1.200 euros par bête.
De son côté, le groupe Leclerc se défend de toute tromperie. "Kermené respecte les règles qui engagent toute la filière bovine française. (...) Si une erreur venait cependant à être constatée, malgré l'ensemble des contrôles stricts, nous mettrions tout en oeuvre pour remonter la chaîne de traçabilité et identifier la cause de l'anomalie ", écrit le groupe dans un communiqué.
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