Cannabis à l’aller, cocaïne au retour : 35 faux croisiéristes jugés à Marseille pour de très rentables "narco tours"
Trente-cinq personnes sont jugées à Marseille lundi pour avoir organisé ou participé à des croisières transatlantiques avec, dans leurs bagages, d’importantes quantités de cannabis et de cocaïne.
Vingt-sept hommes et huit femmes originaires de Nice sont jugés lundi 22 mai pour avoir organisé ou participé à des croisières transatlantiques entre l'Europe et le Brésil, lesquelles servaient de prétexte à un vaste trafic de cannabis à l'aller, et de cocaïne au retour.
Le cannabis scotché sur leur torse
Le scénario se reproduit une dizaine de fois entre 2012 et mars 2014. À chaque fois, les passeurs jouent les simples touristes, mais avec des bagages particulièrement chargés. Le système est bien rodé : les passeurs, âgés pour la plupart d'une vingtaine d'années, jouent à chaque fois les couples de croisiéristes et voyagent depuis l'Italie, avec pour destination le Brésil, sur un bateau de la compagnie Costa.
Lors d'une escale au Maroc, ils récupèrent discrètement de la résine de cannabis, qu’ils scotchent sur leur torse, avec pour mission de les échanger au Brésil contre de la cocaïne. L’opération s’avère particulièrement rentable puisque le cannabis coûte extrêmement cher en Amérique du Sud.
10 000 euros par passeur
C'est ensuite un autre couple de passeur qui fait le voyage retour, en cachant la cocaïne dans la cabine du bateau. Un voyage risqué de deux semaines qui rapporte 10 000 euros par passeur. Les deux initiateurs du trafic, deux hommes déjà bien connus de la brigade des stupéfiants de Nice, opèrent depuis le Maroc. En deux ans, ils organisent une dizaine de ces "croisières cocaïnes".
Un "narco tour" bien rôdé qui déraillera, pourtant, en mars 2014, lors d’un coup de filet au large des îles Canaries, lors duquel 25 kilos de drogue sont retrouvés dans les cabines. Tout le réseau est alors démantelé, après une enquête minutieuse des policiers, alertés quelques semaines plus tôt par le comportement suspect de l'un de ces couples de passeurs. Sur ces 35 personnes jugées lundi, trois sont toujours en fuite. Le procès doit durer jusqu'au 9 juin prochain.
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