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Vidéo Eric Piolle dénonce "une politique de laxisme" du gouvernement face aux "dealers propriétaires de l'espace public"

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le maire de Grenoble demande également à Emmanuel Macron de "tenir ses ministres" après que Marlène Schiappa l'a accusé de "se coucher devant les dealers". Ce n'est pas "le champ d'action de la police municipale" mais celui de "la police nationale", insiste l'élu.

"Il y a une politique de laxisme" du gouvernement face aux "dealers propriétaires de l'espace public", a dénoncé mercredi 3 février sur France Inter Éric Piolle, maire EELV de Grenoble. Visé par des critiques de la part de Marlène Schiappa, Éric Piolle demande au président de la République de "tenir ses ministres".

Interrogé sur les problèmes de sécurité à Grenoble, le maire de la ville demande "que ceux qui sont en charge de faire respecter la sécurité le fassent. Mais surtout que les 4 000 points de deal aujourd'hui en France, où les dealers sont propriétaires de l'espace public, ne soient pas comme ça négligés. Il y a une politique de laxisme. On a vu pareil à Paris à côté d'un commissariat de police, une bibliothèque fermée deux mois pour les mêmes raisons. On a vu la même chose à Toulouse, on voit la même chose à Nice", pointe l'élu EELV. Il parle de laxisme notamment pour désigner le fait d'"aller, à chaque fois qu'il y a un fait divers, dire 'Oulala, maintenant, c'est tolérance zéro, ça ne se reproduira plus', alors que ça se reproduit chaque semaine, cela met en scène l'impuissance de la République sur la question du trafic de drogue".

La chasse aux dealers est "une fonction régalienne" et ne relève pas du maire

Éric Piolle s'indigne des propos que Marlène Schiappa à tenus à la mi-janvier. Alors qu'elle commentait la présence de dealeurs autour d'une crèche, la ministre chargée de la Citoyenneté a affirmé que c'était "de la soumission de la part du maire de Grenoble de se coucher devant les dealers". "Le président de la République devrait tenir ses ministres parce qu'aucun ministre ne peut parler comme ça à un élu local, quel qu'il soit", répond Éric Piolle. Il rappelle avoir déjà été visé par des critiques de Gérald Darmanin l'été dernier et avait "eu des mots de soutien très fort de François Baroin et d'autres".

D'après l'élu EELV, aucun maire ne "pense, nulle part en France, que c'est aux polices municipales de chasser les dealers, c'est une fonction régalienne". Pointant une "séparation des responsabilités", il estime qu'il s'agit de problèmes de sécurité dont "la police nationale est responsable. [Les policiers] font leur travail avec les moyens qui leur sont donnés. De mon point de vue, Gérald Darmanin, avec ce retour de la politique du chiffre les met dans une situation à nouveau d'échec, et c'est là-dessus que nous devons travailler sur ces 4 000 points de deal." Éric Piolle pointe notamment le fait que la promesse du candidat Emmanuel Macron de "dépénaliser le cannabis, de changer notre politique qui est la plus répressive et la plus inefficace d'Europe" n'a "pas été tenue".

Interrogé sur son refus d'utiliser le terme d'"ensauvagement", Éric Piolle répond qu'en "parlant d'ensauvagement, Gérald Darmanin reprend le vocabulaire de l'extrême droite, se place dans ce champ-là et finalement occulte tout le reste. C'est pour ça que plutôt que de faire un Beauvau de la sécurité en ne parlant que des problématiques de police, nous devrions élargir le spectre" en organisant un "Beauvau de la confiance", ajoute l'élu écologiste.

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