Après des années de controverse, l'Australie met fin à sa "taxe tampon"
Le pays accepte de renoncer à environ 30 millions de dollars australiens de recettes fiscales annuelles. La taxe sur les tampons hygiéniques était contestée par les associations féministes depuis plusieurs années.
"Je suis heureuse d'annoncer que nous avons réussi, les États et Territoires nous ont rejoint et des millions d'Australiennes vont en bénéficier", s'est félicitée la ministre fédérale des Femmes Kelly O'Dwyer. Après quasiment vingt années de controverse, les autorités australiennes ont accepté mercredi 3 octobre d'abolir une taxe "tampon" sur certains produits d'hygiène féminine.
Lorsque Canberra avait instauré en 2000 une TVA de 10%, les produits d'hygiène jugés bénéfiques pour la santé tels que les préservatifs ou les crèmes solaires en avaient été exonérés, à l'instar de la plupart des denrées alimentaires. Mais, en dépit des récriminations, les tampons et d'autres produits d'hygiène féminins y furent soumis.
Dénoncée comme étant "sexiste" par les défenseurs des droits des femmes, la taxe est depuis une source de querelles incessantes entre la capitale fédérale, Canberra, d'une part, et les gouvernements des États et Territoires australiens d'autre part, lesquels profitent des recettes créées par l'impôt.
"Arrêtez de taxer mes règles"
En 2000, le ministre de la Santé Michael Wooldridge s'était illustré en expliquant que les tampons ne devaient pas être exemptés de TVA au motif qu'ils "ne préviennent pas les maladies". "En tant que gars, j'aimerais que la crème à raser soit exemptée, mais je ne m'attends pas à ce que ça arrive", avait-il expliqué à la télévision publique ABC, suscitant un tollé.
Des campagnes intitulées "Arrêtez de taxer mes règles !" avaient été lancées et des groupes de militantes, comme "les vengeresses de la menstruation", avaient été créés. Les partisans de l'exemption se retrouvaient des deux côtés de l'échiquier politique fédéral, d'autres évitaient soigneusement le sujet, renvoyant la patate chaude aux autorités des États et Territoires.
Les ministres des Finances des États et Territoires ont cependant décidé à l'unanimité, mercredi, d'abolir la taxe à compter de janvier. Ils renoncent ainsi à environ 30 millions de dollars australiens de recettes fiscales annuelles (18,5 millions d'euros).
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