Journée des droits de la femme : "Il est temps de mettre en place des choses ambitieuse pour améliorer l'égalité entre les femmes et les hommes"
Avec la campagne #regardemoibien, la Fondation des femmes appelle dimanche le gouvernement à "rentrer dans du concret" en proposant "des choses ambitieuses" pour plus d'égalité, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes.
"Il est temps de mettre en place des choses ambitieuse pour améliorer l'égalité entre les femmes et les hommes", a affirmé dimanche 7 mars sur franceinfo Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Avec la campagne #regardemoibien, la Fondation des femmes appelle le gouvernement à "rentrer dans du concret" en proposant "des choses ambitieuses" pour plus d'égalité entre femmes et hommes.
franceinfo : Cette année, vous avez axé ce 8 mars sur les viols dont sont victimes près de 100 000 femmes en France chaque année. Ces femmes, on ne les écoute pas ?
Cécile Mailfert : On a axé notre campagne, qui s'appelle #regardemoibien, sur le fait qu'aujourd'hui, alors que les femmes parlent, alors qu'elles se bougent, alors qu'en plus, pendant toute l'époque du Covid, et encore aujourd'hui, elles ont vraiment été en première ligne, malheureusement on ne les considère pas assez. Celles qui portent plainte, leur plainte, encore trop souvent, conduisent à des non-lieux, ou alors leurs dossiers ne sont pas ouverts ou leurs plaintes ne sont pas prises. Les femmes, les infirmières, toutes les aides-soignantes, toutes les femmes dans les métiers du soin, leurs salaires n'ont pas été sensiblement augmentés. #regardemoibien, c'est un appel au gouvernement, à la police, à la justice, aux hommes, à la société en général pour leur dire, regardez-nous, on est là, on existe, on se bat, on est forte. Maintenant, il est temps, à vous, de prendre le relais et de mettre en place des choses ambitieuses pour améliorer l'égalité entre les femmes et les hommes.
La stratégie a changé. Vous considérez qu'avec la libération de la parole, c'est aux autorités de mieux former, de mieux appréhender les choses ?
Absolument. On ne peut plus dire aujourd'hui que les femmes ne parlent pas. On ne peut plus dire qu'elles ne portent pas plainte. On ne peut plus dire qu'elles ne se battent pas, qu'elles ne demandent pas un salaire égal. Elles le font. Donc maintenant, le sujet, c'est plutôt qu'est-ce qu'on fait de ces revendications ? Qu'est-ce qu'on fait de ces propositions ? Qu'est-ce qu'on fait de ces demandes ? Qu'est-ce qu'on fait des hébergements pour les femmes victimes de violences ? Comment est-ce qu'on lutte aujourd'hui pour qu'il n'y ait plus de viols, pour qu'il n'y ait plus d'inégalités salariales ? On est dans cette phase où il faut maintenant rentrer dans du concret, écouter les demandes et proposer des choses ambitieuses du point de vue du gouvernement. La communication, ça ne suffit plus.
L'égalité femmes-hommes est présentée comme la grande cause nationale du quinquennat. La ministre Elisabeth Moreno lance des initiatives. Cela ne suffit pas aujourd'hui ?
Elisabeth Moreno est dynamique. Mais non, ça ne suffit pas. On a qu'à voir la manière dont on est en train d'aborder le monde d'après avec ce plan de relance. On ne parle pas du tout d'égalité. Or, dans ces milliards qu'on est en train d'injecter, on aurait tout à fait pu faire en sorte que tous ces milliards puissent servir aussi à plus d'égalité entre les femmes et les hommes. On va continuer à se battre. Il faut que le gouvernement prenne en compte ces revendications et fasse des choses plus ambitieuses, mette beaucoup plus de moyens pour faire changer les choses. Les Français y sont très attachés. Les Français attendent des mesures beaucoup plus ambitieuses. La mobilisation sans précédent depuis 2018, depuis MeToo, c'est une mobilisation, une vague de fond. Ça convainc la population. On voit que la population est de plus en plus sensible à ces sujets-là. Il faut que le gouvernement améliore les choses sur la manière dont la justice traite ces violences, la manière dont le milieu économique prend en compte plus d'égalité salariale entre femmes et hommes, plus d'égalité vis-à-vis de toutes ces femmes qui se sont tellement données et qui continuent à se donner tellement pour notre santé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.