Qualité des retransmissions des matchs de football féminin : le média Footeuses pointe "la responsabilité du diffuseur", "des clubs et de la Fédération"
Ces "problèmes de diffusion en France n'ont pas lieu dans les autres pays", dénonce vendredi sur franceinfo Nathalie Querouil, monteuse vidéo au média Footeuses.
Les diffusions des matchs de football féminin de la D1 Arkema sur les antennes de Canal+ "sont assez honteuses pour ne pas dire inacceptables pour l'image que l'on veut représenter de la pratique du football féminin en France", a dénoncé vendredi 20 janvier sur franceinfo Nathalie Querouil, monteuse vidéo à Footeuses, le média en ligne 100% féminin qui a publié une lettre ouverte intitulée "Respectons et considérons le football féminin en France". Le week-end dernier, l'état de certains terrains, les problèmes d'éclairage ou la qualité de la retransmission ont poussé le média à tirer la sonnette d'alarme. Nathalie Querouil témoigne "des gouttes de pluies" qui obstruent la retransmission empêchant "de voir l'action se jouer", "des terrains impraticables au haut niveau, très dangereux pour les joueuses". Mais c'est un problème qui dure depuis "très longtemps". Footeuses rapporte que, selon une étude de 2021 publiée dans le British Journal of Sports Medicine, la qualité des infrastructures utilisées par les équipes féminines les exposerait deux fois plus à des graves blessures que leurs homologues masculins.
LETTRE OUVERTE
— Footeuses (@foo_teuses) January 19, 2023
Terrain mal éclairé, pelouse catastrophique et retransmission scandaleuse. Depuis plusieurs semaines, les signaux inquiétants se multiplient dans le football féminin français.
Pour les joueuses et l’intérêt du public, il est temps d’agir. ⤵️ pic.twitter.com/9Q0AB82Fpp
Nathalie Querouil pointe "la responsabilité du diffuseur" mais aussi "des clubs et de la Fédération". Elle reproche notamment à Canal+ de ne pas diffuser "de bande annonce particulière pour mettre en avant la D1". Ou encore le fait que, dans les commentaires, "les noms des joueuses ne sont pas les bons". Elle en appelle également aux clubs et à la Fédération française de football pour que les joueuses puissent jouer "dans des stades avec des moyens" permettant "d'installer un équipement technique adapté". Elle plaide aussi pour des qu'il y ait des infrastructures pouvant "accueillir les familles" avec "des toilettes ou des buvettes". "Il faut savoir attirer les gens dans les stades", insiste la vidéaste.
"Il faut savoir vendre son produit"
Ces "problèmes de diffusion en France n'ont pas lieu dans les autres pays", assure la représentante de Footeuses. "Comparé aux autres pays européens, l'Angleterre et l'Espagne notamment, ont l'impression de reculer." Nathalie Querouil met en avant un problème de marketing. "Il faut savoir vendre son produit", prenant en exemple d'autres pays européens, "comme l'Angleterre" qui ont "très bien compris". "C'est pour ça qu'il y a 45 000 personnes qui vont voir des matchs dans des grands stades, avec des maillots de joueuses, avec des noms partout, avec des boutiques où il y a vraiment de quoi acheter des produits où il y a le nom des joueuses dessus." Pourtant, en France, "c'est possible" de faire autrement, selon Nathalie Querouil. Elle prend l'exemple du Havre, dont les joueuses "montent tout juste de D2 féminine". "Elles jouent au stade Océane, dans un stade totalement adapté à une diffusion. Et la qualité est quand même beaucoup plus abordable."
"L'absence d'une vraie politique en faveur du développement du football féminin se fait quotidiennement ressentir", écrit le média Footeuses dans sa lettre ouverte. Il en appelle aux décideurs qui "doivent cesser de faire la politique de l'autruche. L'avenir de la discipline en dépend".
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