30.000 emplois de vie scolaire supprimés dans les écoles
Vendredi dernier, le téléphone de Céline Benslim, assistante de direction en Emploi de vie scolaire à l'école élémentaire Michelet de Saint-Ouen, en Seine-saint-Denis, sonne chez elle. Au bout du fil, une employée de l'inspection d'académie : “Vous faites partie des personnes dont le contrat se termine le 30 juin. Vous ne serez pas renouvelée”, lui annonce-t-elle. Un point final sans aucun recours.
La même mésaventure est arrivée la semaine dernière à 30.000 personnes en EVS à travers toute la France. Il s'agit de la première vague de ces contrats de droit privé, créés en 2006, et qui sont au total au nombre de 42.500.
Bénéficiant à des personnes peu qualifiées, en rupture avec le monde du travail et le plus souvent Rmistes, ces emplois sont destinés à assister les directeurs d'écoles élémentaires dans différentes tâches, notamment la prise en charge des enfants handicapés. Ils sont rémunérés 600 à 800 euros par mois pour 20 à 26 heures de travail hebdomadaire.
Les EVS ont signé un contrat d'accompagnement à l'emploi (CAE) ou un contrat d'avenir (CAV). Mais en fait d'avenir, c'est le retour au Pôle Emploi. “On nous jette comme des papiers, on nous abandonne. Oui c'est un abandon”, regrette Céline Benslim.
Le ministère de l'Education nationale s'en défend en soulignant qu'il a toujours prévenu que ces EVS n'avaient pas vocation à être pérennisés. D'autres personnes bénéficieront à la place de ce dispositif proche de l'insertion, plaide la rue de Grenelle.
Mais pour les syndicats enseignant le contrat n'a pas été respecté par l'Education nationale, en tout premier lieu en terme de formation : “Pendant trois ans, ces EVS n'ont rien eu de l'accompagnement prévu dans leur contrat en terme de formation et de suivi de projet d'insertion professionnelle”, dénoncent-ils. Ils demandent une prolongation de leur contrat, en attendant une pérennisation des emplois.
Grégoire Lecalot, avec agences
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