Cantine scolaire : les élèves issus de familles défavorisées sont deux fois plus nombreux à ne pas y manger
Le Conseil d'évaluation du système scolaire publie mardi une enquête sur la "qualité de vie à l'école". Elle révèle notamment une disparité d'accès à la restauration scolaire selon les catégories socio-professionnelles des parents.
Selon une enquête du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) publiée mardi 3 octobre, 70% des collégiens scolarisés dans les établissements publics mangent aujourd'hui à la cantine, contre 30 % en moyenne qui rentrent chez eux à l'heure du déjeuner.
Mais il y a une forte disparité d'accès à la restauration scolaire selon les catégories socio-professionnelles des parents, souligne l'étude. Ainsi, 60% des collégiens inscrits dans des établissements en éducation prioritaire ne mangent pas à la cantine. Et ils sont 75 % dans ce cas en REP + (Réseau d'éducation prioritaire renforcé).
Parfois un choix des parents et des élèves
Les raisons sont souvent financières mais pas seulement, a pu constater franceinfo dans un établissement de Corbeil-Essonnes, en région parisienne. À l'heure du déjeuner, les élèves du collège Léopold Sédar Senghor, situé juste en face de la cité des Tarterêts, se dépêchent de sortir pour aller manger. L’un parce qu’il "habite à côté", dit-il. Un autre parce qu’il préfère les menus proposés par ses parents.
De son côté, une collégienne explique que sa mère ne veut pas qu’elle aille à la cantine "parce que, déjà, y a des trucs pas halal". Pour une de ses camarades, c’est à cause de "la nourriture industrielle, pas bien pour mon intestin", assure-t-elle. Et puis, à la maison, "il y a la télé, et ça c’est cool !", renchérit une autre élève.
Des politiques tarifaires à plusieurs vitesses
Mais, pour d'autres collégiens, c'est bien le prix qui pose problème. Le coût moyen d'un repas dans les établissements publics du second degré s’élève à 3,30 euros, souligne l’enquête du Cnesco qui indique que beaucoup de collectivités n'ont pas de grille tarifaire : le prix reste le même quels que soient les revenus des familles.
Si des aides et des fonds existent pour les familles aux revenus les plus faibles, "constituer un dossier d’aide est extrêmement lourd", indique Nathalie Mons qui a piloté l'enquête. "Toutes les collectivités ne prennent pas les dossiers de boursiers pour aider les élèves par exemple. Il faut constituer un autre dossier pour pouvoir avoir accès à un prix de la cantine qui est moins élevé", poursuit-elle. Selon l’enquête du Cnesco, seul un collège sur quatre propose la cantine gratuite aux élèves les plus défavorisés.
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