Qu'est-ce que le collège unique, alors que Gabriel Attal envisage de créer des groupes de niveau ?

Mis en place il y a près de 50 ans, le collège unique continue de faire débat. Les groupes de niveau, évoqués par le ministre de l'Éducation nationale, pourraient le remettre en cause.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Dans une classe de collège, le 4 septembre 2023. (PH LAVIEILLE / MAXPPP)

Le ministre de l'Éducation s'inquiète du résultat des évaluations des collégiens en 4e. "Les résultats ne sont pas satisfaisants et sont même… plutôt inquiétants", a affirmé Gabriel Attal, dans le journal Le Parisien. Pour améliorer l'acquisition des connaissances, le ministre pense à créer des groupes de niveau dans certaines matières, au sein d'une même classe. Certains, comme le syndicat enseignant Snes-FSU, y voient une possible remise en cause du "collège unique".

Le collège unique remonte à 1975. Avant cette date, quand les élèves sortaient de l'école primaire, ils entaient dans des classes de 6e qui étaient classées en trois groupes selon le niveau des enfants. Au collège, il y avait la "6e 1" qui correspondait à une voie longue qui mène au lycée ; la "6e 2" qui était une voie courte, avec comme objectif le brevet et la "6e 3" qu'on appelait "de transition" et qui menait à l'apprentissage.

Une réforme et des ajustements

En 1975, tout change avec la loi Haby, qui doit son nom au ministre de l'Éducation nationale René Haby sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Il n'y a plus de différence, tout le monde suit le même parcours de la sixième à la troisième. L'objectif est une démocratisation de l'enseignement pour que les classes sociales les plus modestes puissent avoir un socle comparable aux autres classes sociales. Dès cette époque, émergent des critiques contre cette réforme qui nivelle vers le bas, selon ses détracteurs.

Depuis 1975, le collège unique a subi quelques ajustements avec plusieurs ministres successifs, de droite et de gauche. En 1994, François Bayrou est sévère avec ce qu'il appelle le "collège inique". Il ne revient pas dessus, mais crée notamment des parcours diversifiés pour les élèves en difficulté avec des groupes de soutien en sixième. En 1999, Ségolène Royal met en place des heures de soutien pour les élèves à la peine avec un renforcement des études dirigées. Najat Vallaud-Belkacem instaure en 2016 un accompagnement personnalisé, rendu obligatoire pour tous les élèves à hauteur de trois heures par semaine en 6e et d’une heure par semaine de la 5e à la 3e.

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