Gestion des remplacements des enseignants : le problème vient de "la rigidité du cadre", selon le premier président de la Cour des comptes
Absences non remplacées, trop de débutants dans les écoles difficiles...Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes pointe la gestion des enseingnants en France. Pour Didier Migaud, les chefs d'établissement devraient avoir plus de pouvoir.
La Cour des comptes a publié, mercredi 4 octobre, un rapport mettant en cause la gestion des 875 000 enseignants de France. Le diagnostic est très critique : professeurs absents non remplacés, trop de débutants affectés dans les écoles difficiles et coût du système éducatif qui s'accroît sans amélioration de sa performance. Pour Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, invité de franceinfo, le problème vient d'un cadre trop rigide. Il estime que les chefs d'établissement devraient pouvoir "résoudre un certain nombre de situations", à leur niveau. Il ajoute que les besoins des élèves doivent aussi être davantage pris en considération.
franceinfo : Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans la gestion des remplacements des enseignants en France ?
Didier Migaud : Les remplacements de courte durée dans le secondaire sont le défaut le plus important du système. Vous avez entre 5 et 20% de couverture de ces absences, ce qui ne peut pas être considéré comme satisfaisant. Ce sont des petites absences de moins de 15 jours. Le remplacement de longue durée est plutôt bien assuré par l'Education nationale, surtout en primaire, et même au niveau du second degré.
Une bonne partie de ces absences sont prévisibles. Comment expliquer que l'on n'y arrive pas ?
Par la rigidité du cadre de gestion. Par le fait que les pouvoirs des chefs d'établissement sont surement insuffisants. Ils devraient avoir la possibilité de résoudre un certain nombre de situations au niveau de leur propre établissement. On a l'habitude de considérer que l'Education nationale a essentiellement un problème d'effectifs. Sous le quinquennat précédent, il y a eu une augmentation des effectifs et les problèmes demeurent. Les élèves en difficultés sont plus nombreux aujourd'hui qu'hier. Ce n'est pas qu'un problème de nombre. C'est aussi un problème de gestion des enseignants. Tout doit être mis sur la table.
Est-ce le seul problème à résoudre pour améliorer le système ?
On peut constater que nos enseignants sont moins bien payés que dans la plupart des pays comparables. Il y a des mesures de revalorisation qui sont intervenues. Il faut poursuivre le mouvement. Cela doit s'inscrire dans le gagnant-gagnant. Il faut penser à l'intérêt des élèves qui ont besoin de voir leurs besoins davantage pris en considération.
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