Harcèlement scolaire : le Sénat réclame un renforcement des dispositifs d'alerte et d'écoute
Après quatre mois de travail, la mission d'information du Sénat a rendu jeudi un rapport sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Les parlementaires estiment que les dispositifs existants sont insuffisants face au harcèlement scolaire, qui concerne entre 6 et 10% des élèves selon eux.
Faire du harcèlement scolaire et du cyber-harcèlement une grande cause nationale, c'est l'objectif de la mission d'information du Sénat, qui vient de rendre son rapport jeudi 23 septembre après quatre mois de travail et une vingtaine d'auditions. Ces parlementaires rappellent que ces phénomènes n'épargnent aucun milieu social, aucune région, aucun établissement.
Le harcèlement scolaire concerne aujourd'hui entre 6 et 10% des élèves, selon ce rapport. La proportion grimpe à un quart des collégiens, lorsque l'on parle de cyber-harcèlement. Le constat est que les dispositifs actuels sont clairement insuffisants.
Détecter les "signaux faibles"
Les sénateurs avancent 35 propositions. Par exemple, faire apparaître les numéros d'urgence 3020 et 3018 dans les carnets de correspondance et les agendas, ou diffuser des spots d'information, notamment sur les espaces numériques de travail, pour expliquer vraiment ce qu'est le harcèlement. Le tout "pour que l'enfant sache qu'il est harcelé", résume Sabine Van Heghe, sénatrice du Pas-de-Calais et présidente de la mission. "Et sache aussi qu'il est harceleur, parce qu'ils ne le savent pas toujours", précise la sénatrice. Sabine Van Heghe propose également que les enseignants soient plus sensibilisés, dans leur formation initiale et continue, notamment pour détecter les "signaux faibles" de malaise des enfants, comme un élève qui s'isole dans le fond de la classe, ou dans la cour, qui ne mange plus beaucoup à la cantine.
"On est dans un phénomène de groupe, d'entraînement, et on ne sait pas qu'on fait mal au petit copain en se mettant en groupe contre lui."
Sabine Van Heghe, présidente de la mission d'information du Sénatà franceinfo.
Mais l'enjeu se situe aussi au niveau des grandes plateformes : Tiktok, Instagram. Comment les forcer à réagir plus vite en cas de cyberharcèlement ? Les hommes et femmes politiques semblent bien désarmés face à ces géants du numérique. Ces sénateurs veulent profiter de la présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er janvier prochain, pour faire avancer les choses, notamment en utilisant la méthode de la "dissuasion par la publicité", pour montrer du doigt les réseaux sociaux mauvais élèves.
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