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L'assouplissement de la carte scolaire a bénéficié aux milieux favorisés

Un bilan de l'assouplissement de la carte scolaire réclamé par le ministère de l'Education nationale dresse un constat sévère, selon "Les Echos".

Article rédigé par franceinfo
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Des élèves du collège Jean-Mermoz, le 2 septembre 2009, jour de rentrée des classes, à Faches-Thumesnil (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"Cette politique apparaît a posteriori comme n'ayant pas porté ses fruits au regard de l'équilibre social." Le bilan de l'assouplissement de la carte scolaire, demandé par le ministère de l'Education nationale et relayé par Les Echos, vendredi 9 août, n'est pas brillant.

Cette promesse de campagne de Nicolas Sarkozy visait à favoriser l'égalité des chances et la diversité. Les élèves et leurs familles devaient aussi pouvoir choisir un peu plus librement l'établissement de leur choix. Mais cela aurait "souvent eu l'effet inverse" à celui escompté, selon le document cité par Les Echos : "Ce sont principalement les élèves de milieux favorisés qui en ont bénéficié."

Seuls 4% d'élèves boursiers demandent un autre établissement

Comme l'expliquait Le Figaro début 2012, la carte scolaire n'a pas été abolie, mais "les directives nationales fixent désormais beaucoup plus clairement qu'avant les modalités de dérogations. Elles sont attribuées prioritairement aux élèves handicapés, aux boursiers, à ceux qui suivent un enseignement particulier, ceux dont un frère est scolarisé dans l'établissement voulu, etc". Conséquence, les demandes de dérogations se sont multipliées, mais pas forcément pour les catégories visées. Ainsi, "seuls 4% des élèves boursiers demandent à intégrer un collège différent de leur secteur", écrivent Les Echos, quand les demandes pour les classes bilingues ou musicales ont doubléDe plus, les collèges difficiles se sont vidés devant les demandes de dérogations. Une véritable "fuite des cerveaux", selon le rapport. 

Le gouvernement a tenté de limiter la casse en limitant les dérogations. Mais cela a surtout eu pour effet, comme le soupçonnait Le Figaro en 2012, de gonfler les effectifs du privé. En décembre 2012, le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a promis dans les colonnes de Libération d'"élaborer une nouvelle carte scolaire, plus rigide". Objectif : remettre "de la mixité sociale, mais aussi scolaire" à l'école.

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