Le gouvernement envisage d'augmenter le nombre d'élèves par classe
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Les vérités d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui dans l'Education nationale. Le ministère assure à présent, parole d'experts à l'appui, que la baisse du nombre d'élèves par classe n'a pas d'effet avéré sur les résultats scolaires, au moins dans le 1er degré. Une petite révolution culturelle que l'on peut découvrir au détour d'un document interne au ministère, destiné aux recteurs, mais qui s'est retrouvé publié sur internet, par le site Café pédagogique.
Ce document plaide pour une augmentation du nombre d'élèves par classe, dans les écoles et dans les collèges, pour pouvoir continuer à supprimer des postes d'enseignants sur la période 2011-2013.
_ Depuis 2008, 40.000 postes ont été supprimés, à la faveur de départs en retraites. Jusqu'à présent, le ministère prenait grand soin de préciser que ces coupes claires se feraient sans toucher aux professeurs qui ont charge d'enseignement, c'est-à-dire ceux qui sont effectivement devant les classes. Mais finalement, la rue de Grenelle découvre opportunément qu'en fait, ça n'aurait pas d'importance.
Pour pouvoir coller à l'objectif global du non remplacement d'un professeur sur deux, certaines écoles rurales pourraient donc fermer, afin d'opérer des regroupements. Toujours selon ce document, la scolarisation des enfants de deux ans en maternelle, aujourd'hui de 15%, continuera à diminuer. La formation continue des enseignants serait déplacée pendant les vacances, et les absences de courte durée ne seraient plus remplacées par des vacataires et non plus par des titulaires. Les postes de “Rased”, spécialisés dans la prise en charge des élèves en difficulté, sont à nouveau sur la sellette, tout comme les assistants de langues à l'école élémentaire.
Aussitôt connue, cette note a fait bondir les syndicats. De telles options sont “inacceptables et insupportables pour l'avenir des élèves”, s'insurge le Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire. Le gouvernement “d'un côté, déplore l'échec scolaire ou la violence, de l'autre, les aggrave”, dénonce l'Unsa-Education, qui croit savoir que 16.000 postes d'enseignants devraient sauter en 2011.
Grégoire Lecalot, avec agences
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