"Les hôpitaux sont saturés, on est tous flippés" : des enseignants français expatriés en Inde demandent à rentrer en France
Alors qu'en Inde le nombre de morts du Covid-19 ne cesse d'augmenter, les enseignants de lycées français demandent à rentrer mais ne répondent pas pour la plupart aux critères fixés par le Quai d'Orsay. S'ils rentrent, ils perdront leur poste en Inde.
"C'est le chaos, ici ! Les hôpitaux sont saturés, on est tous flippés et angoissés : malgré l'aide internationale qui arrive en Inde, il n'y a pas d'oxygène", résume Isabelle*, enseignante. En Inde, le variant du Covid-19 vient de rejoindre la liste des variants préoccupants et le nombre quotidien de morts ne cesse d’augmenter.
Aussi, une dizaine d’enseignants de lycées français, comme Isabelle, demandent à rentrer en France. Or, la plupart ne répond pas aux critères précis fixés par le ministère français des Affaires étrangères. Et s’ils quittent le pays sans autorisation, ils perdront leur poste sur place.
"Depuis plus d'un an, on n'a eu que trois mois de cours en présentiel. Dans ces trois mois, il y avait 15 jours de vacances, donc on demande le droit de choisir le lieu du télétravail. Et ce ne sont pas des rapatriements payés par l'administration : les profs, ils payent leurs billets d'avion..."
Isabelleà franceinfo
Une dizaine d’enseignants en ont fait la demande dans une lettre collective adressée à l’AEFE, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et avec l’ambassade de France. Demande refusée : pour télétravailler en France, il faut être considéré comme une personne vulnérable et avoir un certificat médical.
Cela s'apparenterait à un abandon de poste
"On sait très bien la situation d'angoisse que peut générer cette situation sanitaire mais le statut d'expatrié et de résident emporte la nécessité d'habiter sur place, précise ainsi Jean-Paul Negrel, directeur-adjoint de l’AEFE. Sans certificat médical, rentrer en France sans autorisation peut s'apparenter à un abandon de poste."
"Vous n'êtes alors pas licencié, mais vous êtes réintégré dans votre ministère d'origine, c'est-à-dire le ministère de l’Éducation nationale."
Jean-Paul Negrelà franceinfo
"Cela ne tiendrait pas devant un tribunal administratif ou aux prud'hommes, peste Isabelle. Ça ne pourrait pas tenir vu le contexte !" Chaque situation sera étudiée au cas par cas, assure l’AEFE qui met en avant la campagne de vaccination des expatriés français qui doit démarrer prochainement.
* Le prénom a été modifié
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