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Marie, lycéenne et sans-abri : "Dans la rue, tu as toujours peur"

A Saint-Ouen, au nord de Paris, les enseignants du lycée Auguste Blanqui, mobilisés pour sept élèves sans-abri, vont se rassembler, jeudi, devant la mairie pour que l'Etat prenne le relais de leur action. L'une des lycéennes a témoigné de son quotidien difficile.

Article rédigé par Gaële Joly, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marie (le prénom a été modifié), le 5 janvier 2017 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). (VIOLAINE JAUSSENT / FRANCEINFO)

Les enseignants du lycée Auguste Blanqui, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, sont mobilisés depuis novembre dernier, en faveur de sept élèves qui n'ont pas de toit. Les professeurs doivent se rassembler, jeudi 12 janvier à 18h, devant la mairie. Des solutions d'appoint ont été trouvées, mais les enseignants demandent à présent à l'Etat de prendre en charge les besoins de ces lycéens. L'une des élèves concernées, Marie*, a témoigné de ses difficultés. 

Quand elle raconte ses longues nuits froides passées dans la rue en novembre dernier, serrée contre sa mère et sa sœur, Marie, veut garder le sourire, mais elle en tremble encore. "Quand tu es dans la rue, tu as toujours peur. Est-ce que je vais me faire agresser ? C’est impossible de fermer les yeux." Pendant ces dix jours, Marie continue d’aller au lycée, en terminale S. La nuit, elle cherche un abri.

On dormait soit à l’arrêt de bus, soit dans des parkings, ou on restait à la gare.

Marie, lycéenne et sans-abri

Marie raconte que son quotidien au lycée est devenu problématique. Après un court hébergement familial, elle se retrouve dehors, du jour au lendemain, avec en poche, un numéro de téléphone, le 115, qui ne répond pas. "A 9h pile, on appelait, comme on nous l’avait demandé. Mais il n’y avait pas de place."  

Les enseignants en appellent aux pouvoirs publics

Six autres élèves sont dans la même situation que Marie. Les professeurs du lycée se sont mobilisés pour trouver des solutions, au coup par coup, mais ils souhaitent aujourd'hui que l'Etat prenne en charge ces jeunes en difficulté. Avec sa mère et sa sœur, Marie a retrouvé un toit pour quelques semaines. "C’est l’appartement d’une amie qui est voyage. Elle n’est pas là jusqu’au 21 février. Après, on ne sait pas" explique la lycéenne. 

Marie passera le bac cette année. Bonne élève, elle souhaiterait faire des études d’ingénieur, pour devenir aiguilleur du ciel.   

*Le prénom de la lycéenne, conformément à son souhait, a été modifié.  

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