Cet article date de plus d'onze ans.

Obésité : la prise de poids et l'exposition aux maladies liées à la génétique ?

Selon deux études publiées dans la revue scientifique Nature, l'obésité serait liée à la constitution de la flore intestinale. Ces deux travaux de recherche permettent de distinguer deux groupes d'individus : ceux dont la flore intestinale est riche, et ceux dont elle est pauvre. Ce dernier groupe est très largement exposés aux maladies liées à l'obésité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Diabète, cholestérol, problèmes cardiovasculaires, cancers...
Selon deux études réalisées par l'INRA (Institut national de recherche agronomique), les personnes obèses – présentant un déficit de certaines
bactéries intestinales – encourent un risque accru de développer des maladies liées à
leur état. Cette découverte permet d'envisager une prévention plus
efficace.

Des bactéries protectrices

Les scientifiques ont ainsi constaté que les personnes à la flore intestinale faible prenaient plus de poids dans le temps. Chez les personnes ayant le plus grossi, huit espèces bactériennes seraient inexistantes ou présentes en faible quantité. Ceci "pourrait signifier qu'elle jouent un rôle protecteur contre la prise de poids ", selon Stanislas Dusko Ehrlich, le directeur de recherche qui a coordonné les deux études. Il ajoute que de nouvelles études seront toutefois nécessaires pour conforter ces résultats et éventuellement parvenir à faire diffuser des recommandations nutritionnelles adaptées.

C'est en comparant les personnes dont la flore intestinale était riche avec celles dont elle était faible que les chercheurs ont
découvert que ce facteur modifiait l'exposition aux maladies métaboliques..

Vers un meilleur dépistage des maladies

Si elle est due à de multiples facteurs, l'obésité est généralement attribuée à des causes environnementales
telles que le mode de vie, mais aussi à des causes génétiques. Pour Stanislas Dusko Ehrlich, ces découvertes récentes pourraient ouvrir la voie à "la
mise en place de marqueurs bactériens spécifiques pour identifier les personnes
à risques
", ainsi qu'à "de nouvelles thérapies basées sur des
bactéries pour lutter contre la prise de poids
".

D'autre part, le microbiome, soit l'ensemble de toutes les
bactéries colonisant notre corps, pourrait également jouer un rôle très
important dans l'exposition aux maladies. Le tube digestif contient près de 100.000 milliards de bactéries, qui contribuent à la dégradation des
composés de l'alimentation mais aussi à l'immunité naturelle et la
protection du corps contre les agents pathogènes et les infections.

Depuis 1999, les deux études ont été conduites par l'Institut national de
recherche agronomique (INRA), sur des personnes obèses et non-obèses, en
France et au Danemark. Les résultats sont publiés alors que l'obésité ne cesse de se
développer à travers le monde : en 2015, cette maladie pourrait concerner
plus de 700 millions de personne, selon l'Organisaton mondiale de la santé
(OMS). 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.