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Polémique au Havre : un crucifix dans la salle d'examen du bac

L'affaire fait grand bruit au Havre (Seine-Maritime) et mobilise syndicats et rectorat. Un crucifix trônait dans une salle d'examen du bac au lycée Saint-Joseph. Le directeur de l'établissement a refusé de l'enlever.
Article rédigé par Anne Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Lycée catholique Saint-Joseph au Havre, jour des oraux du baccalauréat, le 9 juillet. En entrant dans la salle d'examen, une professeure de mathématiques constate la présence d'un crucifix. Elle demande au directeur de l'établissement de l'enlever : celui-ci refuse.

Le lycée Saint-Joseph a beau être un établissement catholique, lorsqu'il devient un centre d'examen pour le baccalauréat, il assure une mission de service public et se doit de garantir la laïcité, estime en substance le syndicat Unsa-Education. Son secrétaire régional, Thierry Patinot, y voit même une forme de prosélytisme : "Les établissements privés catholiques (profitent) d'examen comme le bac pour faire un peu de publicité. Mais ils faut qu'ils assument les contraintes positives du service public", prévient le responsable syndical.

Loi sur les signes ostentatoires religieux

De son côté, l'enseignement catholique se dit dans son bon droit, car la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostentatoires ne s'applique qu'aux écoles publiques. "Ce n'est pas parce qu'il y a une croix dans un lieu qu'il y a immédiatement acte de prosélytisme", se défend Eugène Bulteau, directeur régional de l'enseignement catholique de Haute-Normandie. Et si ces crucifix posent problème, les lycées catholiques n'auront pas d'états d'âme et arrêteront de faire passer le bac. 

Le rectorat de Rouen ne souhaite pas en arriver là. Et tout en comptant sur les établissements catholiques pour le bac, l'an prochain il rappellera la règle : une salle d'examen doit être quasiment vierge, qu'il s'agisse de cartes de géographie ou de crucifix.


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