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Pourquoi la rentrée scolaire est reculée d'un jour

A moins de deux mois des vacances d'été, le ministère de l'Education nationale a annoncé un report de la rentrée des élèves du 1er au 2 septembre. La prérentrée des enseignants aura, elle, lieu le 1er septembre. Explications.

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Des écoliers dans une classe de primaire, le 5 décembre 2011, à Seclin (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Finalement, la reprise sera décalée pour tout le monde. Le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon a repoussé, vendredi 16 mai, la rentrée scolaire des 12 millions d'élèves français du 1er au 2 septembre. Jeudi, le Snes-FSU, syndicat du secondaire, avait en effet annoncé que les enseignants ne feraient par leur prérentrée le vendredi 29 août – comme prévu dans le calendrier officiel – mais le 1er septembre, jour de la rentrée des élèves.

Pourquoi la prérentrée des enseignants et la rentrée des élèves sont-elles décalées ? Quels enjeux cachent cette annonce ? Francetv info vous explique ce qu'a voulu faire le ministère de l'Education nationale en décalant la rentrée 2014.

Pour faire plaisir aux syndicats de profs 

L'annonce des dates des trois prochaines rentrées (2014, 2015 et 2016), réalisée en début d'année, avait provoqué un tollé chez certains syndicats : un préavis de grève avait été déposé pour le vendredi 29 août, date initiale de la prérentrée 2014, une pétition lancée... La raison ? Les enseignants auraient été contraints de raccourcir leurs vacances en rentrant en août au lieu de septembre. "Pour beaucoup, les deux mois d’été sont intouchables", témoignait en début d'année le blogueur instituteur de francetv info, L'Instit-humeurs. Toutefois, il précise que tous les enseignants ne souhaitaient pas un report de la rentrée, évoquant un "combat de coqs" syndical au sein de l'enseignement secondaire.

"Cela fait des années qu'on rogne sur les vacances d'été. Les profs se font beaucoup taper dessus, on veut préserver le peu de qualité de vie qu'il nous reste !" s'agaçait en novembre Jean-Rémi Girard, le secrétaire général à la pédagogie du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), alors que l'idée d'une prérentrée fin août était déjà évoquée. "Ce changement [de date] ne veut toutefois pas dire qu'il n'y aura pas de réunions préparatoires des enseignants, qui regrettaient le fait de devoir rentrer un vendredi la dernière semaine du mois d'août, leur faisant ainsi perdre une semaine complète de vacances", a précisé jeudi Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes-FSU. La syndicaliste fait notamment allusion aux semaines complètes de location saisonnière.

Benoît Hamon, dans une logique d'apaisement depuis son arrivée à la tête du ministère de l'Education, a donc choisi de satisfaire les enseignants, déjà pénalisés par le gel du point d'indice des fonctionnaires et déstabilisés par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.

Pour éviter de désorganiser la rentrée

En ne décalant pas la rentrée des élèves, le ministère de l'Education nationale aurait enterré la prérentrée des profs, et tout le monde aurait repris le chemin de l'école le même jour. De quoi créer une belle pagaille. "Le tout-en-un n'est pas possible : si on déplace la prérentrée, il faut aussi déplacer la rentrée", a prévenu jeudi le secrétaire général du SE-Unsa, Christian Chevalier.  

"Cette journée était nécessaire, ne serait-ce que pour des questions d’organisation, a ajouté le syndicaliste. Lors de la prérentrée, les équipes se retrouvent autour du responsable d’établissement, les nouveaux enseignants font connaissance avec leurs collègues… C’est un moment important en termes de construction d’équipe, mais aussi d’organisation. Si la prérentrée était annulée, il y a un risque de très grosse désorganisation dans les établissements le 1er septembre !"

Benoît Hamon, qui avait laissé planer le doute jeudi sur ce nouveau calendrier, a clarifié la situation vendredi : "Contrairement à ce qui a été hâtivement annoncé hier, la journée de prérentrée n'est donc pas supprimée".  "Je suis rigoureux", a aussi expliqué le ministre de l'Education nationale, après avoir annoncé le report de la rentrée des élèves "pour éviter d'avoir du désordre et des difficultés".

Pour écarter "des problèmes de logiciel informatique"

Cette justification peut sembler étrange, mais elle est très sérieusement défendue par le ministère de l'Education nationale. "La raison pour laquelle nous avons reporté du 1er au 2 septembre la rentrée des élèves, c'est que depuis le 8 avril, et la première réunion des recteurs que j'ai faite, la question de la difficulté de faire la prérentrée le 29 août m'a été posée, étant donné que nous accueillons 40 000 enseignants supplémentaires", a expliqué vendredi le ministre de l'Education nationale.

Or, l'arrivée de ces milliers de nouveaux professeurs le 29 août auraient causé des "problèmes de logiciel informatique", rapporte France Inter. En effet, selon le ministère de l'Education nationale, le logiciel en question ne serait capable "d'intégrer les nouveaux arrivants dans l'Education nationale seulement à la date du 1er septembre et pas avant". Et avec 40 000 nouveaux professeurs à intégrer, "ce serait impossible à gérer", précise la radio.

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