: Vidéo "Une limite a été passée" après le rappel à l'ordre d'un enseignant qui a critiqué le projet de loi Blanquer
Sébastien Rome est directeur d'école à Lodève et a été convoqué par l'académie avant de recevoir une lettre lui rappelant son devoir de réserve après avoir critiqué le projet de loi Blanquer. Une situation que dénonce le syndicat enseignants Unsa.
Le 11 mars dernier, Sébastien Rome, directeur d’école à Lodève, a cosigné une tribune dans Le Monde appelant les sénateurs à s’opposer au projet de loi défendu par le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer. Il a ensuite été invité sur France Bleu Hérault pour expliquer son désaccord avec le texte. Quinze jours après son passage radio, il a été convoqué par l’inspection académique puis a reçu "une lettre d’admonestation", rapporte France Bleu Hérault.
Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat d’enseignants Unsa, il y a, avec ce courrier, "une limite qui a été passée et qui ne doit pas être passée".
L'article 1 du projet de loi Blanquer inquiète
Le syndicat est opposé à de nombreux aspects du projet de loi "pour une école de la confiance" proposé par Jean-Michel Blanquer et actuellement examiné au Sénat. Stéphane Crochet mentionne ainsi que l'article 1 prévoit de rappeler et renforcer le devoir de réserve des professeurs. "Même s'il ne vient pas modifier la loi, c'est un très mauvais signal politique envoyé à la profession, rappelant à tout le monde de bien rester dans le cadre", s'inquiète-t-il.
Le devoir de réserve imposé aux professeurs est défini par la loi de 1983 sur les droits et obligations des fonctionnaires. Elle pose les principes de "neutralité", de "discrétion professionnelle" et de "devoir de réserve". "Dans le cadre de nos fonctions, donc dans l’enceinte de l’école ou de l'établissement, nous sommes soumis au devoir de réserve. En dehors de l’établissement scolaire, nous défendons la liberté d’expression citoyenne de chacun", souligne Stéphane Crochet.
Ce n’est pas la première fois que des professeurs sont rappelés à l’ordre de cette manière. En 2018, une professeure d’un lycée de Dijon avait été convoquée pour avoir critiqué le président de la République dans une tribune.
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