Faire des choix dès la seconde est "une très bonne chose" : le ministre de l’Education défend sa réforme auprès des lycéens
Jean-Michel Blanquer a tenu une réunion lundi au lycée Louis Jouvet de Tavergny (Val d’Oise) afin d'expliquer une fois de plus la réforme du lycée qui sera mise en place à la rentrée 2019.
Le ministre de l'Éducation sait qu'il faut faire vite pour expliquer la réforme du bac et du lycée. Jean-Michel Blanquer a donc passé sa soirée du lundi 19 novembre au lycée Louis Jouvet de Taverny (Val d'Oise). La nouvelle organisation entrera en vigueur dés la rentrée 2019. D'ailleurs, les nouveaux programmes scolaires des classes de seconde et de première sont en train d'être finalisés. Les enseignants ont jusqu'au mardi 20 novembre pour donner leur avis en ligne sur les projets présentés par le Conseil supérieur des programmes.
En plus des enseignants, les premiers concernés par la réforme sont les actuels élèves de seconde car ils vont faire des choix d'ici ce printemps en vue de leur passage en première. Le ministre a tenté de rassurer les inquiets. Plusieurs centaines de parents et d'élèves se sont réunis dans le réfectoire du lycée Jouvet. Ils ont eu l'occasion de poser directement leurs questions à Jean-Michel Blanquer.
Certains rassurés, d'autres non
Les interrogations tournent surtout autour des enseignements de spécialité car c’est la grande nouveauté de cette réforme du lycée. Ils vont remplacer les actuelles séries L, S et ES. Chaque établissement devrait en proposer sept ou huit sur les douze théoriquement prévus. Il s'agira par exemple de physique-chimie, d'humanité, de numérique ou encore de langues et culture étrangères… Les élèves devront en choisir trois.
Thomas est en seconde. Il est plutôt séduit par ce que lui a expliqué le ministre. "On m’a dit que plusieurs matières combinées était possible. Personnellement, j’aime bien l’histoire-géo donc je pense prendre histoire. Ensuite, je pense prendre mathématiques", dit le jeune homme.
On peut vraiment choisir ce qu’on veut approfondir. Si j’avais choisi un bac S, je n’aurais pas pu sélectionner certaines matières que je prends.
Thomas, élève de secondeà franceinfo
Le fait d'avoir plus de choix possible est une source d’inquiétude pour les familles, d'autant plus que ces spécialités compteront pour l’orientation après le bac. "Là où j’ai de la peine pour ma fille, c'est qu’elle va essuyer les plâtres, dit Séverine. Nous n’avons pas de recul. On ne sait pas quoi on va mais on va devoir y aller."
"Il y a beaucoup de questions qui restent sans réponse, abonde Nadia, une autre maman. Mon fils ne sait pas ce qu’il veut faire plus tard. Donc que va-t-il choisir comme matière ?"
C’est trop tôt de leur demander en seconde ce qu’ils veulent faire plus tard.
Nadia, une maman d'élève de secondeà franceinfo
Le ministre de l'Éducation estime au contraire qu'il n'est pas trop tôt de demander à des élèves de 15 ou 16 ans de devoir choisir des spécialités importantes pour leur avenir. "Jusqu’à aujourd’hui, nous avions une très forte pression, explique Jean-Michel Blanquer. On est un peu insouciant jusqu’à la dernière minute et ensuite on doit faire des choix. Le fait d’être, en début de seconde, en situation de s’interroger très sereinement sur ce qu’on a envie de faire ensuite est une très bonne chose.
Le choix qu’on fait pour la première n’est pas un choix ferme. On peut encore changer d’avis entre la première et la terminale.
Jean-Michel Blanquerà franceinfo
En attendant, au lycée Louis Jouvet, il faudra une deuxième réunion car les spécialités et les combinaisons possibles ne seront connus qu’en janvier dans cet établissement. Tout ne sera pas faisable, il pourrait donc y avoir des déçus.
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