Reportage Pour redonner le goût de la lecture aux élèves, certains collèges français instaurent un quart d'heure de lecture quotidien

Comment donner ou redonner le goût de la lecture aux collégiens ? Plusieurs établissements français imposent un quart d'heure de lecture quotidien à leurs élèves. Une idée portée par l'association Silence on lit, notamment mise en place au collège Wanda-Landowska de Saint-Leu-la-Forêt dans le Val-d'Oise.

Depuis trois ans, tous les élèves et personnels de l'établissement s'arrêtent chaque jour à la même heure : 15h58. La sonnerie, différente de celle de la récré, donne le coup d'envoi. Le changement du niveau sonore est radical, souligne la principale Isabelle Mortagne, tout comme celui du climat scolaire : "On a  vraiment plus de concentration, un apaisement général après la récréation." Pour Yasmina en 3e, le bénéfice est encore plus important : "Je suis dyslexique, j'ai des difficultés pour lire. Mais à force, c'est plus facile maintenant. Comme je suis suivie par une orthophoniste, c'est elle qui me dit comment est mon niveau. Je peux plus vite m'intéresser à lire un livre maintenant qu'avant."

Tous les styles de lecture sont autorisés

Tout est autorisé : romans, magazines, mangas ou ce que préfère Amaya : les BD. Problème, "c'est trop lourd à transporter dans le sac, du coup je préfère prendre des petits romans." C'est leur professeure de français qui a souhaité mettre ce quart d'heure de lecture en place. Sans l'association Silence on lit, Emilia Belat aurait renoncé : "Motiver 35 professeurs pour qu'ils le fassent tous en même temps, changer les horaires d'un établisssement, c'est compliqué." Aujourd'hui, tout l'établissement s'arrête à 15h. Venir en classe sans livre est sanctionné d'une heure de colle.