Sanctions contre les parents d'enfants violents : ce n'est pas "la réponse appropriée à la question posée" pour les chefs d'établissements
Pour le SPDEN, le syndicat des chefs d'établissements, il faudrait plutôt réfléchir à des mesures judiciaires, comme le rappel à la loi par exemple.
"On n'est vraiment pas persuadé que ce soit la réponse appropriée à la question posée", a réagi jeudi 10 janvier sur franceinfo, Philippe Vincent, le secrétaire général du syndicat de chefs d'établissements SNPDEN, alors que le ministre de l'Éducation nationale confirme qu'il aimerait pouvoir réduire les allocations familiales des parents d'enfants violents. Plus tôt dans la journée, Jean-Michel Blanquer a en effet confirmé qu'il songeait à sanctionner les parents "complices d'une évolution violente" de leurs enfants dans le cadre du plan sur les violences scolaires qui sera présenté fin janvier.
Des parents généralement navrés plus que complices du comportement violent de leur enfant
Mais la distinction entre famille dépassée et parents complices "est assez compliquée à établir", explique Philippe Vincent. "J'ai rencontré assez peu de parents qui se disent complices des violences commises par leurs enfants. De manière générale, les parents sont plutôt navrés, en difficultés face au comportement de leur enfant et face à la réponse disciplinaire". Selon lui, cette distinction "paraît assez peu probante". Il estime également que l'on peut avoir "des élèves très présents et violents et des élèves absents et particulièrement calmes. Cela n'a pas grand-chose à voir".
Inefficacité prouvée ?
Le même type de mesures avait fait l'objet d'une loi très contestée en 2010. Elle permettait de supprimer les allocations familiales aux parents d'élèves absentéistes. La loi a été abrogée en septembre 2013 par le Parlement sur proposition du PS.
Cette loi "n'a pas vraiment fait ses preuves", estime Philippe Vincent. "Le dispositif était extrêmement complexe avec différents niveaux de signalement et un déclenchement qui intervenait de manière relativement obscure. On peut s'interroger sur l'efficacité de la mesure".
Le secrétaire général du SNPDEN souligne aussi que le sujet de l'accompagnement des familles doit être traité. "Un rappel solennel à la loi pour un certain nombre de familles serait aussi une voix à rechercher", estime le chef d'établissement.
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