Mathématiques : l'Education nationale s'inquiète du niveau des élèves à leur entrée en sixième
"Combien y a-t-il de quarts d'heures dans 3/4 d'heure ?" A cette question, seule la moitié des élèves entrant en sixième trouve la bonne réponse, selon une note d'alerte du Conseil scientifique de l'Education nationale publiée mercredi 20 septembre. "A l'entrée en sixième, la plupart des élèves ignorent le sens des fractions les plus simples", s'inquiète cette instance, présidée par le neuroscientifique Stanislas Dehaene.
Dans le détail, "les élèves font des erreurs révélatrices d’une méconnaissance du sens des symboles qu'ils manipulent. Ainsi, ils confondent 1/2 avec 1,2 (confusion entre fractions et décimaux), avec 2/1 ou encore avec 2,1 (mécompréhension de l’ordre dans lequel se lit une fraction)". Les élèves se trompent également dans les calculs avec les nombres décimaux. "Beaucoup d’élèves pensent que 0,8 + 1 fait 0,9 (méconnaissance de la notation décimale et du rôle de la virgule) ou encore que 0,9 + 1 fait 1", précise le Conseil.
Des pistes existent pour améliorer le niveau
Tous les milieux sont concernés par ce déficit de compréhension. "Même les élèves qui fréquentent des écoles considérées comme les plus favorisées, avec un indicateur de position sociale dans les 10% les plus élevés, font près de 70% d'erreurs", ajoute la note. "Pour bon nombre d'élèves, les nombres décimaux et surtout les fractions n’ont aucun sens", résume la note. L'inquiétude est d'autant plus grande qu'"aucune évolution positive n'est détectée depuis trois ans".
Pour essayer de rehausser le niveau, le Conseil scientifique propose plusieurs solutions, comme introduire les concepts mathématiques plus tôt, "de façon progressive et intuitive". Actuellement, c'est en CM1 et CM2 que les décimaux et les fractions commencent à être enseignés. Le Conseil propose aussi de "manipuler des ensembles concrets d'objets", de "composer et décomposer des formes géométriques", de "mesurer" des objets de différentes longueurs.
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