"Un élève très en difficulté aujourd'hui, vous ne croyez pas qu'il se sent stigmatisé ?" : Gabriel Attal répond aux critiques sur son "Choc des savoirs"
"Un élève très en difficulté aujourd'hui, qui est dans une classe avec des élèves qui ne le sont pas ou qui le sont moins, vous ne croyez pas qu'il se sent stigmatisé ?", réagit mercredi 6 décembre au matin Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, après les critiques qui ont suivi les annonces de son "Choc des savoirs" mardi. Le Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES-FSU) a notamment estimé que les groupes de niveau pourraient "aggraver les inégalités".
Selon Gabriel Attal, l'élève en difficulté "n'ose même pas poser de question en cours. Un élève qui chaque année est en échec scolaire, qui a les moins bonnes notes, vous croyez qu'il ne se sent pas stigmatisé ? Au contraire, il sera dans un groupe avec des élèves qui, comme lui, ont des difficultés, et on lui dira que ce n'est pas grave, que l'important c'est de progresser, et on lui expliquera comment travailler", affirme Gabriel Attal pour qui l'objectif est de "relancer l'ascenseur scolaire."
"Ce que me disent beaucoup d'enseignants sur le terrain, c'est que quand vous avez une classe avec une partie des élèves qui ne sait pas compter et une partie des élèves qui sont très bons en mathématiques, vous n'arrivez plus à faire progresser tout le monde"
Gabriel Attal, ministre de l'Education nationalefranceinfo
Une des autres mesures phares du "Choc des savoirs" est la facilitation du redoublement, là aussi critiquée. "Il vaut mieux réussir son école primaire en six ans qu'en sortir en cinq ans avec des lacunes qu'on n'arrive ensuite pas à rattraper", tacle Gabriel Attal. "Personne ne semble se soucier de l'estime de soi d'un élève qui sort de son CP avec de graves lacunes et qui enchaîne ensuite 11 ans d'échec scolaire, qu'on laisse glisser d'une année à l'autre, à chaque fois en difficulté et en retard par rapport aux autres élèves, jusqu'au moment où il décroche", poursuit-il.
"On a en France un système scolaire qui reproduit beaucoup trop les inégalités sociales, des inégalités sociales qui se muent en inégalités scolaires", déplore Gabriel Attal, pour qui la solution est de "sortir d'une forme d'uniformisation et d'accompagner chacun en fonction de ses besoins. C'est la fin du collège uniforme, celui qui ne tient pas compte de l'hétérogénéité du niveau", dit encore le ministre de l'Education.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.