Emission "Rue des allocs" : "Tout le monde ne vit pas des allocations dans le quartier", proteste une habitante d'Amiens
Alors que M6 diffuse, mercredi 17 août, une émission baptisée "Rue des allocs" sur le quartier Saint-Leu, à Amiens (Somme), francetv info donne la parole à une habitante du quartier, qui a lancé une pétition pour boycotter l'émission.
Ce soir, Christelle Waquet ne regardera pas la "Rue des allocs" sur M6. Présidente du comité de quartier Saint-Leu, à Amiens (Somme), elle a décidé de boycotter, mercredi 17 août, le film consacré à son quartier. Elle a même lancé une pétition sur le site Change.org pour inciter les téléspectateurs à l'imiter. "C'est un programme voyeuriste, volontairement tourné vers le mauvais côté des choses", explique-t-elle à francetv info.
Le concept de cette émission nous vient du Royaume-Uni, où "Benefits street" a également fait polémique. Comme l'explique Libération, qui a pu visionner les deux épisodes, M6 "raconte le quotidien de plusieurs habitants du quartier Saint-Leu, où le taux de chômage atteint près de 40 %", en s'attardant notamment "sur l’alcoolisme de plusieurs personnages".
"Regarder des personnes s'enfoncer pour faire de l'audimat"
Pour Christelle Waquet, la chaîne a trompé les habitants, en leur vendant en 2015 un projet baptisé "Quartier prioritaire", qui était censé "aider à améliorer le quotidien". "Ils étaient partis dans l'optique de faire quelque chose de positif, mais en fait, il s'agit de montrer des personnes en situation difficile, de les regarder s'enfoncer pour faire de l'audimat", regrette celle qui préside également l'association Les jardins de Saint-Leu. Elle évoque notamment la bande-annonce, où l'on voit des personnages "boire" leurs allocations.
"De quatre ou cinq personnes, ils font une généralité sur le quartier, reproche-t-elle également à M6. Tout le monde ne vit pas des allocations dans le quartier, il y a des artistes, des étudiants, des ingénieurs..." Elle aurait bien aimé que M6 parle de l'entraide à Saint-Leu et des activités associatives. Christelle Waquet s'inquiète enfin des retombées sur l'image de la ville et sur celle de ce quartier historique : "Je demande aux téléspectateurs d'avoir le recul nécessaire pour faire la part des choses."
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