Mort de la petite Marina : après la condamnation de l’État, les associations espèrent un changement "d'état d’esprit" dans ces affaires
La France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour ne pas avoir pris de mesures suffisantes pour protéger la fillette, tuée sous les coups de ses parents.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour ne pas avoir su protéger la petite Marina, 8 ans, morte sous les coups répétés de ses parents dans la Sarthe, en 2009. Les parents ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle en 2012 mais depuis, des associations ont continué à se battre pour dénoncer les carences de l’État en matière de protection de l’enfance.
Depuis le calvaire et la mort de la petit Marina, la loi de 2016 a mis en avant l'"intérêt de l’enfant" plutôt que celui de la famille. Elle a instauré davantage de communication entre les services, des signalements plus simples. Mais les outils ne suffisent pas pour Rodolphe Constantino, avocat de l’association Enfance et Partage : "On fait des modifications textuelles mais ce ne sont pas ces modifications qu'on appelle à mobiliser, c’est l’état d’esprit."
Il faut comprendre que ces affaires là ne peuvent pas être traitées comme d’autres dossiers.
Rodolphe Constantino, avocat de l’association Enfance et Partageà franceinfo
"On ne peut pas prendre son temps parce qu’un enfant qui souffre ça n’attend pas une, deux ou trois semaines, poursuit Rodolphe Constantino. On pourra changer tous les textes qu’on veut, on n’en a pas besoin. La Cour le dit : on a tout ce qu’il nous faut, il faut juste être dans le bon état d’esprit." Dans le cas de Marina, un premier signalement en juin 2008 par une enseignante avait conduit à une enquête, mais elle avait été classée sans suite. Une autre alerte n'avait pas été suivie d'effet, et la petite fille a été retrouvée morte en septembre 2009
Pour la présidente d’Enfance et Partage, la condamnation de la France doit faire évoluer les mentalités. "On parle toujours du principe de précaution, et je ne sais pas pourquoi, il n’y en a pas eu pour Marina, déplore Marie-Pierre Colombelle, alors que deux écoles dans deux départements différents font des signalements. C’est la pratique qui ne va pas."
Les associations de protection de l’enfance demandent maintenant un référenciel national pour évaluer les risques de maltraitance.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.