Fin de vie : les députés adoptent un amendement qui réécrit l'article 1 et ouvre droit à une "assistance médicalisée active à mourir"

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Assemblée nationale/ débat sur l'euthanasie

L'examen du texte, prévu dans le cadre de la niche parlementaire attribuée au groupe Libertés et Territoires, n'est pas arrivé à son terme jeudi, du fait de l'avalanche d'amendements – plus de 3 000 – déposés pour cette proposition de loi. 

Ce qu'il faut savoir

"Ultime liberté" ou "dérive éthique" ? L'Assemblée nationale a examiné, jeudi 8 avril, la proposition de loi sur l'euthanasie du député Libertés et Territoires Olivier Falorni, ouvrant un droit à "une fin de vie libre et choisie" pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable. Le débat, qui intervient dans le cadre d'une journée réservée au groupe Libertés et Territoires, n'a pas pu arriver à son terme du fait de l'avalanche d'amendements – plus de 3 000 – déposés pour ce texte. Mais l'article 1er, qui prévoit la création d'une "assistance médicalisée active à mourir", a finalement été soutenu. Les députés ont adopté (240 pour - 48 contre) un amendement de Guillaume Chiche qui réécrit cet article et ont voté contre (par 256 voix contre 56) les amendements de suppression de cet article. 

 Emmanuel Macron "n'a pas de mandat pour faire ça", rappelle Marc Le Fur. Le député (Les Républicains) Marc Le Fur a rappelé dans l'hémicycle que "le président de la République n'[avait] pas de mandat pour faire ça, il ne l'a pas évoqué durant sa campagne""On consacre trois semaines à la loi Climat (...), la mort ça exige plus de réflexion, plus de temps, plus de travail", a-t-il souligné.

 Olivier Véran "pas convaincu qu'il faille ouvrir aujourd'hui un débat de cette envergure". S'exprimant avant l'ouverture des débats, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a confié aux députés son "avis personnel" concernant l'opportunité d'examiner ce texte de loi. "A l'heure où notre pays est engagé dans une course contre la montre pour vacciner les Français et vaincre un virus qui a déjà fait tant de victimes, je ne suis pas convaincu qu'il nous faille ouvrir aujourd'hui un débat de cette envergure", a-t-il lancé.  

Une "assistance médicalisée active à mourir". Ce texte ouvrirait le possible recours à une "assistance médicalisée active à mourir", pour toute personne "capable et majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable", ne pouvant être "apaisée" ou jugée par elle "insupportable".

Cinq députés à l'origine de plus de 2 000 amendements. À eux seuls, cinq députés Les Républicains ont déposé plus de 2 000 amendements sur les 3 057 qui doivent être examinés. 

"Il faut trouver une solution en France". Pour le docteur Yves de Locht, médecin généraliste à Bruxelles qui procède à l’euthanasie de patients, "des Français font des centaines de kilomètres" pour effectuer des demandes d’euthanasie en Belgique. "Nous ne souhaitons vraiment plus voir ça. Il faut trouver une solution en France", explique-t-il à franceinfo.